Vingt films en douze jours : tel sera le menu que dégusteront Steven Spielberg et son jury pour les œuvres présentées en Compétition. Les sélectionneurs ont testé 1851 films avant de dénicher les perles rares concourant pour la Palme d’or. Les festivaliers auront, quant à eux, l’impression de retrouver de vieux amis venus présenter leurs nouveaux nés. On se réjouit à l’idée de se pencher sur le berceau du bébé d'Arnaud Desplechin (Jimmy P.) ou de découvrir Ma vie avec Liberace que Steven Soderbergh nous a annoncé comme étant son tout-dernier opus avant de prendre sa retraite de réalisateur.

En noir et rose

Point de vue rigolade, ça va être plutôt calme. Ce n’est pas du côté du Japonais Hirokazu Kore-Eda (Nobody Knows) qu’on peut s’attendre à une comédie burlesque, pas plus que chez Asghar Fahradi, réalisateur d’Une séparation, qui ne fera pas tordre les spectateurs avec Le Passé, exploration de la vie de couples déchirés. Abdellatif Kechiche et Roman Polanski, l’un racontant les découvertes saphiques de Léa Seydoux (La Vie d’Adèle), l’autre évoquant l’obsession masochiste de Mathieu Amalric pour Emmanuelle Seigner (La Vénus à la fourrure), feront-ils souffler un vent sulfureux sur la Croisette pour nous égayer ?

Comme un air de rock

On peut en revanche compter sur Nicolas Winding Refn (Drive) pour secouer tout le monde avec Only God Forgives, une histoire de vengeance tournée à Bangkok, et sur James Gray (Two Lovers) pour nous faire chavirer le cœur avec l’histoire d’amour de The Immigrant. Les frères Coen, de retour sur la Croisette après No Country for Old Men, nous feront battre la mesure du pied avec leur biographie musicale Inside Llewyn Davis. On peut être certains que Thierry Frémaux, Gilles Jacob et leur équipe ont réservé de belles surprises et que l’histoire du cinéma continuera de s’écrire sur la Croisette…