«Pieta» signe le grand retour de Kim Ki-duk
CINEMA•Le long-métrage marque les retrouvailles très attendues du Coréen Kim Ki-duk avec le cinéma...Caroline Vié
Quel bonheur de constater que Kim Ki-duk n'a rien perdu de son acuité ni de sa cruauté après quelques années loin des écrans (lire encadré). Pieta secoue sans ménagement et fait du bien où ça fait mal avec son humour noir.
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Un usurier sans pitié s'y découvre un cœur le jour où la mère qui l'a abandonné enfant vient toquer à sa porte pour tenter de se faire pardonner.
Méchamment épicé
Le réalisateur de Locataires trouve peu de circonstances atténuantes à son héros capable de mutiler les endettés pour toucher leur assurance. La rédemption de ce sale type est aussi sapide qu'un kimchi particulièrement relevé et prouve que la vengeance est un plat qui se mange aussi épicé que ce chou mariné typiquement coréen. Si le cinéaste n'insiste jamais sur la représentation visuelle de la violence, une brutalité et une tension constantes nimbent une intrigue riche en rebondissements.
Cette œuvre teigneuse décrit une Corée du Sud cupide et désespérée dont l'argent est devenu l'unique valeur. Ce constat déplaisant asséné par des êtres qui ne le sont pas moins fait l'effet de s'asseoir sur une punaise, tout en laissant la latitude d'admirer un réalisateur à l'apogée de son talent. Le Lion d'or qui a récompensé Pieta au dernier festival de Venise est largement mérité.
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