Malick, beau comme l'ennui

Malick, beau comme l'ennui

come-back

Galvanisé par sa Palme d'or en 2011 pour Tree of Life, le réalisateur n'a guère attendu pour revenir sur nos écrans avec A la merveille, l'histoire d'un Américain au cœur d'artichaut partagé entre une belle Européenne et une amie d'enfance. Pendant que le trio baguenaude dans les pâturages, un prêtre doute, lui aussi, de sa vocation. Sur cette trame simple, c'est peu de dire que notre cinéaste se laisse aller… Son film est un pur poème d'une beauté à couper le souffle. Images et musique s'entremêlent pour emporter le spectateur dans le tourbillon des sensations de Ben Affleck et de ses deux belles, Olga Kurylenko et Rachel McAdams. La caméra virvolte pendant près de deux heures laissant rapidement place à un drôle de sentiment qu'on met un petit moment à identifier comme étant de l'ennui, du vrai, celui qui fait consulter sa montre à intervalles réguliers. Tout occupé par ses mouvements de caméra, Terrence Malick semble avoir oublié de se procurer un scénario. L'indifférence progressive qu'on ressent pour ses personnages se communique au film comme à sa réflexion pourtant intéressante sur la notion de choix. C. V.