CINEMALe réalisateur Quentin Tarantino de A à Z

Le réalisateur Quentin Tarantino de A à Z

CINEMAA l'occasion de la sortie en France ce mercredi de son nouveau film «Django Unchained», «20 Minutes» revient sur l'univers du cinéaste américain à travers un abécédaire...
Quentin Tarantino à la Mostra de Venise, le 11 septembre 2010
Quentin Tarantino à la Mostra de Venise, le 11 septembre 2010 - Picture Perfect /REX/SIPA
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

A comme A band apart

C’est le nom de la société de production de cinéma créée par Quentin Tarantino et Lawrence Bender. A Band Apart a produit la plupart des longs métrages de Quentin Tarantino et certains de Robert Rodriguez: Pulp Fiction, Une nuit en enfer, Kill Bill, Jackie Brown, Inglourious Basterds

B comme bande originale

Tarantino porte une attention particulière au choix des musiques qui soutiennent l'action. Il conçoit ses bandes-originales en recyclant et se réappropriant la musique qu’il préfère, c’est-à-dire celle des années 70 et celle de ses films favoris.

C comme caméos

Tarantino est le roi des caméos, c’est-à-dire des apparitions fugaces dans ses propres films. Les cinéphiles ont pu l’apercevoir dans Jackie Brown et Kill Bill. Le cinéaste fait également une courte apparition dans Django Unchained. Tarantino est également au casting de Reservoir Dogs et Pulp Fiction, dans lesquels il s’est carrément donné un rôle.

D comme dialogues

Dans tous ses films, les personnages débitent un flot de paroles important. Il est souvent question des futilités du quotidien: un débat sur la nécessité de laisser un pourboire ou non, une discussion sur une chanson de Madonna, une tirade sur la sémantique des fast-foods français… En évoquant ces dialogues, Tarantino a déclaré à Télérama: «Sont-ils de la poésie? Pas exactement, mais il y a un lien. Des paroles de chansons? Pas exactement, mais il y a un lien. Du rap? Des extraits de one-man-show? Toujours un lien. Ils possèdent une musicalité très singulière: la façon dont les mots sonnent, riment, se répètent est importante.»

E comme Elvis

Saviez-vous que Quentin Tarantino avait incarné Elvis Presley à la télévision? C’était en 1988 dans la sitcom «The Golden Girls».



F comme Festival de Cannes

Pulp Fiction a remporté la Palme d'or au Festival de Cannes en 1994. La remise du trophée à Quentin Tarantino lui vaut les sifflets d'une partie du public, auxquels il répond par des doigts d'honneur. En 2004, il réalise son rêve de jeune réalisateur en devenant le président du jury du Festival, qui décerne cette année-là la Palme d’or à Fahrenheit 9/11 de Michael Moore.

G comme Jean-Luc Godard

Tarantino est un enfant de Godard. Chez lui, à Los Angeles, il a épinglé au mur une affiche originale de son film Bande à part, racontait L’Express en 1994. Ce titre est devenu le nom de la société de Tarantino. Il n'y a pas de hasard.

H comme hémoglobine

Quentin Tarantino s’est toujours distingué par sa fascination pour l’ultra-violence. Dans ses films, le sang gicle à chaque fois. Il aime esthétiser la violence pour transformer l’horreur en œuvre d’art. «J’ai toujours voulu faire de mes films des opéras de violence. Les héros, les méchants, la violence, la souffrance y sont tellement extrêmes qu’ils en deviennent irréels», confie-t-il.

I comme incendie

Grâce à ses économies, Quentin Tarantino a travaillé à la réalisation d’un film baptisé My best friend’s birthday en 1984. Le futur réalisateur de Reservoir Dogs a mis trois ans à le boucler. L’incendie accidentel de la maison où étaient conservées les bobines permettra au réalisateur de cacher ce premier essai dont il était peu fier: quasiment la moitié des soixante-dix minutes du long-métrage se sont envolées en fumée.

J comme Jamie Foxx

C’est lui que Quentin Tarantino a choisi pour le rôle-titre de son nouveau film, Django Unchained. Il y joue un esclave résolu à retrouver son épouse asservie par Calvin Candie (Leonardo DiCaprio), un riche et terrible propriétaire terrien. Jamie Foxx s’est battu pour obtenir ce rôle, d’abord dévolu à Will Smith.

K comme kung-fu

Le cinéaste adore les films de kung-fu. «Au début des années 70, j’étais gosse lorsque déferla aux États-Unis la vague des films de kung-fu. L’Old School Martial Arts Cinema devint mon école (…). Je pense que c’est un des plus grands genres cinématographiques qui ait jamais existé», explique-t-il lorsqu’il évoque les influences de son film Kill Bill.

L comme Lady Gaga

Le réalisateur n'a jamais caché sa fascination pour La Gaga. Il a confié récemment au Daily Star: «Lady GaGa a besoin d'un nouveau challenge et elle s'est fixé comme objectif de gagner un Oscar dans les cinq prochaines années. Je veux vraiment bosser avec elle. On se rencontre deux fois par an et c'est toujours fun... Vraiment une femme fascinante».

M comme Martin Scorsese

Quentin Tarantino possède une immense culture cinématographique. Il est un fervent admirateur du réalisateur de Taxi Driver et Shutter Island, qu’il cite souvent parmi ses réalisateurs préférés aux côtés de Sergio Leone ou Brian De Palma.

N comme «nigga» (nègre)

Spike Lee a vivement critiqué le réalisateur pour l’utilisation d'expressions à connotation raciste dans ses films, particulièrement le mot nègre que l’on retrouve souvent dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction, True Romance, Jackie Brown, ou encore Inglourious Basterds. Il dit avoir entendu «nigga» 38 fois dans Jackie Brown. Tarantino s’est défendu, arguant que le public noir apprécie ses films inspirés de la blaxploitation, et que s'il avait été noir, la question n'aurait jamais été soulevée. Il revendique son droit à faire parler ses personnages selon la personnalité qu'il leur donne.

O comme Oscars

Nommé à plusieurs reprises aux Oscars, il remporte pour son film Pulp Fiction la prestigieuse statuette dorée si convoitée en 1995 dans la catégorie «meilleur scénario original». Cette année, Django Unchained concourt dans cinq catégories (les Oscars 2013 auront lieu le 24 février prochain), parmi lesquelles «meilleur film» et «meilleur scénario original». Le cinéaste a avoué être très déçu et surpris d’apprendre que Leonardo DiCaprio, qui joue dans le film, n’ait pas été retenu dans la catégorie «meilleur acteur».

P comme pieds

Le réalisateur admet qu’il est un fétichiste des pieds féminins. Plusieurs films y font allusion. Dans Kill Bill, par exemple, les jolis pieds nus d'Uma Thurman apparaissent souvent en gros plan. Ou encore dans Pulp Fiction lorsque Samuel L. Jackson évoque un massage des pieds. Dans Une nuit en enfer, Tarantino en personne boit du whisky sur les pieds de Salma Hayek.

Q comme Quint Asper

Quentin Tarantino a été prénommé par ses parents d’après Quint Asper, le personnage joué par Burt Reynolds dans la série «Gunsmoke», diffusée en France à partir de 1975.

R comme Reservoir Dogs

Ce film de gangsters sorti en 1992 est le premier film de Quentin Tarantino. Il compte au casting Harvey Keitel, Tim Roth et Michael Madsen notamment. Il contient les éléments de ce qui deviendra plus tard «la patte Tarantino»: des dialogues stylisés, une violence extrême, un langage parfois vulgaire et une narration non-linéaire. Ce long-métrage est désormais considéré comme un film culte très important dans l'histoire du cinéma indépendant et a permis à Tarantino de se faire un nom dans le monde du septième art.

S comme Samuel L. Jackson

Le comédien fétiche de Quentin Tarantino, c’est lui. Samuel L. Jackson figure au générique de cinq des huit films qu’il a réalisés. L’acteur a joué dans Pulp Fiction, Jackie Brown, Django Unchained, apparaît brièvement dans Kill Bill 2 et est le narrateur de la version originale d'Inglourious Basterds. Le cinéaste l'a révélé au grand public, dans Pulp Fiction, par la grâce d'une tirade sur la sémantique des fast-foods français.



T comme Tennessee

C’est dans cet Etat américain qu’est né le réalisateur en 1963. Plus précisément à Knoxville. A l’âge de 2 ans, sa famille déménage dans la banlieue sud de Los Angeles en Californie.

U comme Uma Thurman

Comme Samuel L. Jackson, l’actrice américaine de 42 ans accède à la notoriété en 1994 grâce à son interprétation de Mia Wallace dans Pulp Fiction. En 2003, elle retrouve Quentin Tarantino pour Kill Bill, où elle fait la preuve de son talent pour le film d'action. Elle poursuit l’aventure en 2004 en jouant dans le deuxième volet, Kill Bill 2.



V comme vidéo club

À l’âge de 22 ans, il travaille au Video Archives, une célèbre boutique de location de vidéos à Los Angeles. Là-bas, il y découvre le cinéma français de Jean-Luc Godard, entre autres, et partage sa passion pour le cinéma avec Roger Avary, qui sera son co-scénariste pour Pulp Fiction et True Romance.

W comme western spaghetti

Quentin Tarantino arrive toujours par où on ne l'attend pas. Avec Django Unchained, le réalisateur rend hommage aux maîtres italiens du western spaghetti: Sergio Leone (Pour une poignée de dollars, 1964) et aussi Sergio Corbucci (Django, 1966) «Ce qui m’attire dans les westerns spaghettis, c’est leur esthétisme de la violence. Tout y est absolument énorme», explique Tarantino au Parisien.

X comme cinéma X

Avant de travailler dans un vidéo club, Quentin Tarantino était employé dans un cinéma porno lorsqu’il était adolescent. C’était dans les années 1980.

Y comme yeux

Il y a des cinéastes qui aiment «baisser les yeux» sur leurs personnages, multipliant les plans subjectifs en plongée. Quentin Tarantino, lui, affectionne l’effet inverse. Il préfère lever les yeux, pour toiser ses personnages d’en dessous. Ils s’en retrouvent alors sublimés aux yeux des spectateurs. Un internaute s’est amusé à compiler ces nombreux plans en contre-plongée.



Z comme séries Z

Le cinéaste est un passionné de séries Z. En 2007, avec son ami Robert Rodriguez, il se consacre au projet «Grindhouse», un diptyque de films thriller-épouvante qui rend hommage aux films de genre des années 70 et au cinéma spécialisé en séries Z. Tarantino réalise alors Boulevard de la Mort et Rodriguez Planète Terreur. Les deux films sont liés par une série de fausses bandes-annonces pour des films appartenant aussi au genre film d'exploitation.