Nuit de la Glisse: «On s'est attaché à montrer l'humain»
INTERVIEW•Pour «20 Minutes», Thierry Donard revient sur son film «Pushing the limits», projeté ce vendredi à Paris et dans toute l'Europe...Propos recueillis par Mathieu Gruel
Son film repousse les limites. Ce vendredi, Thierry Donard va présenter sa dernière création Pushing the limits au Grand Rex de Paris, dans le cadre de l’événement la Nuit de la Glisse. Le film, qui montre les pratiques extrêmes de free riders de haut vol, filmés de Chamonix à Maui, sera diffusé en simultanée dans de nombreux cinéma d’Europe. Interrogé par 20 Minutes, le réalisateur détaille ce projet…
Comment vous sentez-vous avant cette grande première?
C’est l’évènement de l’année pour nous! Et puis, je ne veux pas être prétentieux, mais c’est la première fois que je suis aussi content d’un film que je fais. Enfin, c’est aussi un come-back au Grand Rex, après six ans d’absence. Et j’avoue que je suis un peu stressé, puisque le film sera projeté en simultané dans des centaines de cinéma en Europe.
Dans quelles conditions a été réalisé ce film?
Disons que c’est douze mois de travail compressés en neuf. On a commencé le montage avant la fin du tournage. Le film a été entièrement produit avec mes deniers personnels. Mais c’est le travail passionné d’une équipe. Avec ce film, on veut casser la baraque.
Les moyens techniques sont déterminants pour ce genre de films?
Maintenant, beaucoup de gens filment. C’est devenu une course à l’armement. Depuis plusieurs années, on voit des films hybrides avec de superbes images, mais qui ne parlent plus des sportifs. Nous, on s’est attachés à l’humain. On était cinq à filmer au cœur de l’action, pour faire ressentir ce que vivent les sportifs.
Il y a d’ailleurs une séquence marquante de chute libre en «windsuit»…
Oui, c’est la chose la plus extrême que j’ai pu filmer. Nous avons tourné ça à La Bressant à Chamonix. C’est la conjugaison d’un site d’exception, de sportifs en pleine évolution et maîtrisant leur sujet, et d’une façon de filmer. C’est tout ça qui donne cette séquence incroyable.
Faut-il être passionné de glisse, comme vous, pour faire de tels films?
Oui, je le pense, sinon je ne pourrais pas faire ces images. Notamment parce qu’il faut montrer à ces sportifs qu’on est là, au plus près d’eux. Et puis, c’est trop de sacrifices par rapport à ce que ça rapporte. On ne fait pas ça pour l’argent.
Vous avez déjà d’autres projets?
Oui, dans trois semaines on repart pour un nouveau projet. Cela devrait nous emmener vers la Tasmanie, l’Alaska, l’Afrique du Sud, la Suisse… Et nous permettre de tester de nouvelles techniques de prises de vue, comme l’utilisation de drones.
Ce film a le même titre que votre première réalisation, en 1993…
Il y a 20 ans, on était des pionniers en France dans la réalisation de ce genre de films. Mais en 93, j’ai étais frustré d’avoir dû faire ce film. Je n’aurais pas fait ça, si on m’avait laissé faire ce que je voulais. Avec ce nouveau Pushing the limits, je me suis dit que j’allais réaliser ce que je n’avais pas pu faire à l’époque. Et rendre hommage à tout ces sportifs de l’extrême disparus depuis.