CINEMA«Les mouvements du bassin», sensible et fascinant

«Les mouvements du bassin», sensible et fascinant

CINEMAHPG convainc hors de la case X...
Caroline Vié

Caroline Vié

Il s'appelle Hervé-Pierre Gustave ou HPG. Il est l'un des hardeurs les plus connus de notre pays mais pas que. Avec Les Mouvements du bassin, ce gaillard au crâne rasé et au sourire d'enfant s'impose comme un réalisateur original et passionnant. Les destins entremêlés d'un fan d'arts martiaux mutique, de deux lesbiennes rêvant d'un bébé et d'un souteneur et de sa gagneuse plantureuse composent la galerie de portraits attachants de cette œuvre dont il est l'auteur. «Je continue le X, ce qui me permet de produire moi-même mes films sans avoir à attendre un financement extérieur», explique-t-il.

Sans concession

Réunir des pointures comme Eric Cantona et Rachida Brakni (qu'il avait dirigée en 2006 dans On ne devrait pas exister) ne lui a posé aucun souci. «On était sur la même longueur d'onde. Ils m'ont fait totalement confiance.» Et ils ont eu raison. La mise en scène brute d'HPG met ses acteurs en valeur, alors qu'il livre lui-même une performance à fleur de peau. «Je suis un spécialiste du corps, précise HPG. Montrer mes sentiments à l'écran est un nouveau défi.» Quand une partie de l'équipe technique se dresse contre lui en mettant en doute ses compétences, il répond en inventant une chorégraphie hypnotique qu'il reproduit à plusieurs reprises dans le fim. «J'ai pensé au burlesque, un genre que j'adore. C'était une façon de me faire respecter sans violence car les gens ont souvent du mal à me sortir de la case X.» Ce film sensible et fascinant devrait achever de convaincre qu'HPG n'est pas qu'un vit sur pattes. Son prochain long métrage, non X, évoquera les coulisses du cinéma porno. «J'ai envie de montrer comment cela se passe vraiment», dit-il. On attend ça avec impatience.

Voir la bande-annonce du film Les mouvements du bassin: