«Avec la crise qui vous défrise / Quoi de plus doux qu'une mort exquise / Soyez lucides et pas timides / Y'a pas à dire/Vive le suicide!» La chanson des Tuvache, la famille qui tient le Magasin des suicides du titre, est pour le moins explicite. «C'est de la fantaisie, du second degré», prévient Patrice Leconte qui, pour son premier film d'animation, adapte le roman de Jean Teulé édité en 2007.

Dans une ville où les gens n'ont plus goût à rien, le seul commerce florissant est celui qui vend du poison et de la corde pour se pendre… A l'image, on pense à l'univers gothique de Tim Burton. Et les personnages rappellent ceux de la Famille Addams.
«Ce film aurait été impossible à réaliser en prises de vues réelles, confie Patrice Leconte, mais quand le producteur Gilles Podesta m'a parlé d'un dessin animé, j'ai dit banco.» «C'est à ce moment-là que les difficultés ont commencé», relève le jeune producteur. Le sujet du suicide et les blagues de sales gosses suscitent l'appréhension. Les financiers déclinent la proposition.

Le soutien de producteurs influents, de l'ARP et de Thomas Langmann, finit heureusement par convaincre France 3. Et fait aboutir le projet. «Ce film est à l'image de l'animation française d'aujourd'hui, totalement nouveau avec sa 2D en relief et formidablement gonflé dans son propos», souligne Serge Bromberg qui l'a sélectionné au festival d'Annecy. Gonflé, c'est aussi le pari d'un film d'animation à l'humour grinçant qui s'adresse aux adultes et aux ados et non pas aux charmants petits enfants.

Voir la bande-annonce du Magasin des suicides: