la moulagaLes influenceurs cherchent de nouvelles sources de revenus

« Booking » en boîte de nuit, chaîne YouTube et compte Mym… Les influenceurs de téléréalité diversifient leurs revenus

la moulagaLes placements de produits ne rapportent plus autant qu’avant et obligent les influenceurs à diversifier leurs sources de revenus.
Manon Aublanc

Manon Aublanc

L'essentiel

  • Grâce aux placements de produits, certaines stars de la téléréalité se sont bâti une petite fortune. Mais depuis quelques mois la pratique ne rapporte plus autant.
  • Entre les différents scandales qui ont touché le monde de l’influence et la nouvelle loi pour réguler le secteur examinée depuis mardi au Sénat, ces influenceurs cherchent de nouvelles sources de revenus.
  • Retour des « bookings » en boîte de nuit, ouverture de chaînes YouTube ou création de comptes Only Fans et Mym, ces stars du petit écran tentent de gagner leur argent autrement.

Des villas à Dubaï, des anniversaires XXL, des sacs de luxe, des voitures de sport… C’est le décor auquel nous ont habitués les influenceurs de téléréalité. Maëva Ghennam, Julien et Manon Tanti, Jessica Thivenin, Jazz Correira, Nikolas Lozina… En quelques années, ces stars du petit écran se sont construit de véritables fortunes, notamment grâce aux placements de produit sur les réseaux sociaux. Mais depuis un an, les polémiques sur le secteur s’enchaînent : arnaques, publicité pour des formations douteuses, promotion de produits dangereux ou encore fausses expertises financières. La situation n’était déjà pas au beau fixe, mais c’était sans compter la proposition de loi pour réguler le secteur de l’influence, examinée depuis ce mardi au Sénat.

Résultat, entre les récents scandales et l’évolution des modes de consommation, les placements de produits ne rapportent plus autant. « C’est la fin de ce modèle tel qu’on le connaît. A force d’abreuver les gens de publicités et de codes promo, de vendre tout et n’importe quoi, les influenceurs ont perdu la confiance de leur communauté et terni leur image », estime Nisrine Boussarhane, consultante influence pour l’agence OTTA. « S’ils avaient vendu des produits de qualité, on n’en serait pas là. Acheter un produit 15 euros s’il vaut 15 euros, oui, mais acheter un produit 15 euros s’il vaut 40 centimes, non. Les gens ne veulent plus de ça », ajoute Jeff Lang 2 VIP, un youtubeur et blogueur téléréalité.

« Bookings » bas de gamme

Et l’époque dorée des placements de produits est bel et bien terminée, selon lui : « Il y a quelques années, un placement de produit valait environ 2.000 euros. Aujourd’hui, on est plus sur 200, ça a été divisé par dix. » Bilan de l’opération, les influenceurs sont « obligés de se tourner vers d’autres sources de revenus, de se diversifier », constate Nisrine Boussarhane. Si certains innovent, d’autres recyclent d’anciennes pratiques. Depuis quelques semaines, certains influenceurs reviennent aux « bookings », ces apparitions en boîte de nuit ou lors d’évènements, comme des soirées privées ou l’ouverture d’un commerce, contre rémunération.

C’est le cas de Jazz Correira, la matriarche de la JLC Family. « Que ce soit pour un anniversaire privé, que ce soit pour une bar-mitsva, que ce soit pour un salon de coiffure, un restaurant, une bibliothèque, peu importe, si vous souhaitez me booker, vous pouvez contacter directement le numéro qu’il y avait sur le flyer », a-t-elle proposé en story sur son compte Instagram début mars. Le couple Julien et Manon Tanti, figures historiques des « Marseillais » avec 10 millions d’abonnés à eux deux, ont eux aussi recommencé à proposer leurs services. « Si vous êtes un restaurant, que vous voulez nous faire venir, un institut de beauté, bowling, karting, peu importe, n’hésitez pas, contactez-nous », a fait savoir la jeune femme sur son réseau social. « C’est un retour en arrière clairement », selon Jeff Lang 2 VIP, qui estime que les candidats ne le font « pas pour le plaisir ». Car s’ils étaient « payés à aller en boîte à 20 ans, se motiver à 35-40 ans pour faire le show à 2 heures du matin, ce n’est pas la même chose ».

Qu’importe, c’est « de l’argent facile pour eux », affirme Nisrine Boussarhane. Selon le blogueur spécialisé Vaarruecos, les époux Tanti demanderaient par exemple 2.500 euros pour leurs « bookings », en « espèces ». Nikolas Lozina, lui, exigerait 1.000 euros, ainsi qu’une chambre d’hôtel, pour se déplacer. Et ce retour du « booking » a donné lieu à quelques images inédites. Comme celles de Greg Yega, invité à l’ouverture d’un magasin de Donuts à Echirolles près de Grenoble, ou encore Nikola Lozina et Simon Castaldi, habillés en costume de Mascotte, pour une fête d’enfants.

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Et tous les moyens sont bons pour gagner de l’argent. En plus des « bookings », Julien Tanti, propose désormais des vidéos « dédicacées » sur le site Vidoleo. Le coût ? 60 euros si vous êtes un particulier et à partir de 1.000 euros si vous êtes une entreprise. « Au final, c’est ni plus, ni moins qu’un booking, mais sans se déplacer », estime Jeff Lang de Vip.

Jusqu’à 100.000 euros sur Mym

D’autres ont trouvé refuge sur YouTube. Si certains comme Hilona, Bastos, Victoria Mehaut, ou encore Giussepa ont déjà basculé sur la plateforme depuis plusieurs mois, d’autres viennent de signer leur arrivée. C’est le cas de Maëva Ghennam. Celle qui était auparavant l’une des influenceuses de téléréalité les mieux payées - jusqu’à 400.000 euros par mois, selon des spécialistes du secteur - a lancé sa chaîne YouTube fin mars, qui cumule déjà 22.000 abonnés. Au programme, des vidéos « dans la peau de » où la starlette teste différentes professions. « Ils sont de plus en plus à s’y mettre car ils peuvent gagner énormément », reconnaît Jeff Lang 2 VIP. Mais tout le monde n’est pas Squeezie ou Mc Fly & Carlito. « Ça peut marcher s’ils sont créatifs, s’ils ont quelque chose à proposer. Laura Lempika a consacré sa chaîne à sa vie de maman, sur celle d’Hilona, on suit son entreprise et sa vie quotidienne, et Bastos, lui, était youtubeur avant d’arriver en téléréalité. Ce n’est pas juste un amusement, c’est un vrai travail », enchaîne-t-il.

D’autres anciens candidats de téléréalité, eux, proposent un contenu plus intime, sur les plateformes Mym ou Only Fans. Moyennant un abonnement, ils proposent du contenu privé, souvent érotique et parfois pornographique. Si Adrien Laurent, Illan Castranovo, Nathalie Andréani et Gabano sont inscrits depuis quelques années, d’autres candidats, comme Julien Bert, Mélanie Dedigama ou Amandine Pellissard, l’ancienne participante de l’émission « Familles nombreuses », ont décidé de se prêter au jeu.

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Et si les candidats choisissent cette voie, c’est qu’elle peut rapporter gros. Les prix varient d’une dizaine à plusieurs centaines d’euros pour une photo ou une vidéo, selon la « prestation ». A l’image de Nathalie Andréani, qui a déclaré sur le plateau de « Touche pas à mon poste » gagner près de 100.000 euros par mois avec ces contenus. Amandine Pellissard, elle, a avoué avoir cumulé plus de 26.000 euros de gain en moins de deux mois. « Ça rapporte plus que les placements de produits », a-t-elle expliqué au micro de Jeremstar. « En matière de revenus, ça peut aller très haut. Mais il ne faut pas se lancer juste pour le gain, car une fois qu’on est sur ces plateformes, c’est une image qui colle à la peau et c’est quasiment impossible de s’en défaire », met en garde Nisrine Boussarhane.