TRAINUn défi à Cenon : doubler les voies en pleine ville

Un défi à Cenon : doubler les voies en pleine ville

TRAINLe chantier de suppression du bouchon ferroviaire, en zone urbaine dense, tente de se faire discret...
Chantier de suppression du bouchon ferroviaire
Chantier de suppression du bouchon ferroviaire - S.ortola/20minutes
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

C’est un chantier colossal qui est en cours à Cenon. Le doublement des voies ferroviaires va ainsi multiplier par deux le trafic, soit environ 500 trains par jour attendus en 2 016. Les travaux visent à réduire le goulet d’étranglement, dit bouchon ferroviaire, au nord de la gare Saint-Jean. avant l’arrivée de la LGV, Bordeaux-Paris, en 2 017. Réseau ferré de France, maître d’ouvrage sur le chantier, a fait mardi, un point d’étape sur la phase 2 qui comprend la construction d’un ouvrage d’art appelé estacade. Il supportera les deux nouvelles voies sur 1 400 mètres entre l’ancienne gare de la Benauge et Cenon. Certaines habitations sont toutes proches.

7 650 mètres de murs antibruit

« C’est un chantier très traumatisant car il se déroule en plein centre-ville », rappelle Alain David, maire de Cenon. Réseau ferré de France a prévu 7 650 mètres de murs antibruit de part et d’autre de l’estacade, d’une hauteur de 2 à 4 mètres. « Nous avons trouvé des astuces pour diminuer autant que possible les chantiers de nuit, qui constituent des contraintes pour les riverains et le personnel, et ainsi travailler sans stopper la circulation », pointe Mathieu Barsacq, chef de projet sur ce chantier. Une étude de sécurité a également été lancée par le maître d’ouvrage pour diminuer le nombre de sifflets des trains (sorte de klaxons), normalement obligatoires lorsqu’ils se croisent.

La résidence Sellier soulève des inquiètudes

« On avait demandé que les voies soient couvertes à proximité de la résidence Sellier car les 4 mètres de murs antibruit ne sont pas suffisants au vue des 12 étages », pointe Claude Boyer, président de l’association stop nuisances quatre voies ferrées, l’une des cinq associations de riverains mobilisées sur le sujet. « La résidence comprend 109 logements sociaux et on ne veut pas qu’elle devienne un ghetto dans lequel des personnes se retrouvent captives, pour des raisons financières », explique Alain David, le maire de Cenon. La municipalité et les associations sont en discussion avec le bailleur, Domofrance, RFF et les habitants pour trouver la meilleure solution. « Il faut réfléchir sur le long terme aux moyens pour pallier aux conséquences des travaux sur l’ensemble du quartier », souligne Alain David.