TRANSPORTSLe financement des LGV du Sud-Ouest au bord du déraillement

Le financement des LGV du Sud-Ouest au bord du déraillement

TRANSPORTSLa région Aquitaine demande à Matignon de revoir le modèle du financement des lignes grande vitesse Tours-Bordeaux et Bordeaux-Toulouse...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

C’est maintenant au tour du président de la région Aquitaine, Alain Rousset (PS), de sonner la charge contre le financement des lignes à grande vitesse Tours-Bordeaux, et Bordeaux-Toulouse. Dans un courrier adressé vendredi à François Fillon, il demande au Premier ministre que «l’Etat prenne une initiative majeure pour reprendre le rôle de pilotage qui lui revient et permettre par là-même le respect du calendrier fixé», et souhaite que Matignon «suggère à Réseau Ferré de France d’alléger la charge des collectivités locales en réintégrant dans le financement global du projet le montant des provisions constituées au titre de la variation des taux d’intérêt intervenue entre la remise des offres et la signature du contrat (de Tours-Bordeaux), soit 332 millions d’euros.»

«Fragilité du mécanisme»

Cette demande intervient après que la région Midi-Pyrénées, la communauté urbaine du Grand Toulouse et le département de la Haute-Garonne ont proposé un nouveau mode de financement pour les deux lignes. Elles s’étaient engagées à financer Tours-Bordeaux à hauteur de 250 millions d’euros, à condition que le prolongement vers Toulouse soit validé. Mais ce tronçon est remis en cause depuis que les départements du Lot-et-Garonne et du Gers ont annoncé qu’ils retiraient une partie de leurs financements. Les trois collectivités ont du coup demandé soit de cesser de payer pour Tours-Bordeaux, soit que leur contribution soit considérée comme une avance pour Bordeaux-Toulouse.

Alain Rousset souligne «la fragilité du mécanisme financier choisi par l’Etat», et craint que «l’équilibre de l’ensemble du dispositif soit mis en péril par la défection de l’une ou l’autre des collectivités». Une reprise en main par l’Etat aurait ainsi le mérite de «rendre à ce projet la visibilité nécessaire dans l’opinion publique, qu’il risque de perdre en raison de la très grande complexité de son financement.»