Hommage en mémoire des morts de la rue Bordelais
Société Onze personnes sans abri sont décédées en 2 011marie morizot
«Rachid Janati, décédé le 12 décembre 2 011 à l'âge de 45 ans », « Lucette Lebreton, décédée le 11 août 2 011 à l'âge de 53 ans »... Onze identités sont ainsi déclinées sur les vitres de l'athénée Wresinski, place Saint-Christoly à Bordeaux, comme autant de stèles dédiées aux personnes disparues dans la rue en 2011. Le collectif « Les morts de la rue » leur a rendu hommage hier, en déposant une gerbe et des bougies au pied de leurs noms. La plaque commémorative « à la mémoire des morts de la rue » inaugurée le 29 mars 2010 par Alain Juppé, après le décès de Frédéric Chanal, SDF, dans la nuit du 14 au 15 décembre 2009 à cet endroit, leur fait face.
« Les gestes qu'on n'a pas faits »
« Ces onze personnes, en majorité des hommes – mais il y a aussi une femme –, sont décédées à un âge moyen de 51 ans, alors que dans la population générale l'espérance de vie dépasse les 80 ans », rappelle Joël Begueret, animateur du collectif. Badauds, élus, bénévoles composaient les rangs de la commémoration. Nico, l'ami de Frédéric, ne tenait pas à jouer les maîtres de cérémonie. Il dormait lui aussi dans la rue, à quelques mètres de ce dernier lorsqu'il est décédé. « Ce n'est pas avec une plaque qu'on va changer les choses. Ce qu'il faudrait, c'est changer les mentalités. Rien n'a vraiment changé depuis son décès », lance-t-il avant de nuancer : « C'est important que les gens sachent que ces gens sont morts dans la rue. » « Il y a à Bordeaux une conscience collective du problème qui transcende les partis », souligne Maxime Sibé, conseiller municipal délégué. La preuve, Michèle Delaunay, députée PS de la Gironde, était à ses côtés. Un geste « pour tous ceux qu'on n'a pas faits ».