« En reculant, les falaises permettent d'alimenter en sédiments les plages sous-jacentes », explique Cyril Mallet, ingénieur géologue et chef de projet littoral au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). « Donc, si les falaises étaient figées, il n'y aurait pas de plage pour poser sa serviette », poursuit l'expert. Il rappelle que l'érosion de la côte Aquitaine n'est pas extraordinaire : elle est « normale », en particulier dans la période interglaciaire actuelle. Celle-ci conduit à un réchauffement climatique naturel, impliquant une remontée du niveau de la mer et la baisse des stocks de sables et de graviers. Il estime que la volonté des pouvoirs publics d'aller au-delà de la loi littoral et de préconiser une bande de 500 mètres non-constructible sur la côte sableuse est une bonne chose. Sur la côte rocheuse du Pays Basque, certaines roches dites altérites génèrent de l'instabilité. Il préconise donc un recul du trait de côte de 100 à 150 mètres. Pour ce spécialiste, c'est donc bien à l'homme de s'adapter à ce phénomène naturel qui garantit une diversité de paysages.E. P.