Bio-Tox et le ver détecteur de pollution
Utiliser des vers de terre pour analyser le degré de pollution des sols, c’est l’idée de Bio-Tox, jeune entreprise girondine installée à Villenave-d’Ornon. Créée il y a deux ans, elle est la première en France à réaliser ce type de mesure. « Le ver de ter© 20 minutes
Utiliser des vers de terre pour analyser le degré de pollution des sols, c’est l’idée de Bio-Tox, jeune entreprise girondine installée à Villenave-d’Ornon. Créée il y a deux ans, elle est la première en France à réaliser ce type de mesure. « Le ver de terre mange le sol, explique Marine Saint Denis, chef de projet. Sa réaction prend donc en compte tous les éléments contenus dans la terre. C’est beaucoup plus simple que de procéder par analyse chimique, où il faut chercher à tâtons sur une palette de 150 000 substances possibles. » Elevées dans des pouponnières pleines de fumiers à l’arrière des bureaux, les bestioles sont ensuite enfouies dans des bocaux contenant l’échantillon de terre. Ils y passent quatorze jours dans des conditions optimales. Au terme de quoi le lombric sera broyé dans le laboratoire attenant, passé à la centrifugeuse et analysé. « C’est le même principe que pour une prise de sang chez l’homme, souligne la chercheuse. Dans le jus que nous récupérons, on chiffre tous les marqueurs. Ils nous indiquent la présence de radicaux libres ou de tout autre élément polluant qui influe sur le métabolisme du ver. » La méthode est appliquée avec succès pour des missions de conseil ou d’expertise auprès de collectivités territoriales ou d’entreprises industrielles. Bio-Tox travaille notamment avec la CUB sur les retombées de dioxines provenant des usines d’incinération. Dès 1999, le projet avait été récompensé par le prix Anvar de l’innovation. Anne Coulon