CriseUn des deux sites des urgences de Bordeaux menacé ? Le CHU dément

Bordeaux : L’un des deux sites d’accueil des urgences pourrait fermer ? La direction dément

CriseLe syndicat Sud alerte sur une éventuelle fermeture de l’accueil des urgences de Saint-André, au centre-ville de Bordeaux, face au manque de médecins urgentistes. La direction assure que ce n’est pas du tout à l’ordre du jour
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Le syndicat Sud santé sociaux 33 estime que l’accueil des urgences de Saint-André pourrait être fermé au moins temporairement ou dégradé pour faire face à un manque de médecins urgentistes.
  • La direction du CHU de Bordeaux dément catégoriquement toute décision de fermeture, reconnaissant simplement que « plusieurs scénarios sont à l’étude pour optimiser les ressources médicales ».
  • Le syndicat s’inquiète d’une mesure de regroupement sur un seul site qui pourrait être contre-productive en incitant au départ certains professionnels de santé.

«Le CHU de Bordeaux dément toute décision de fermer l’un de ses services d’urgences », assure le service communication. « Dans les réunions c’est envisagé, il manque 30 % de ressources médicales et ils veulent les regrouper sur un site, maintient Gilbert Mouden, représentant du syndicat sud santé sociaux 33. Ce serait probablement sur Saint-André ».

Il précise que la fermeture de l’unité d’hospitalisation de courte durée n’est pas envisagée mais il craint qu’il ne soit envisagé de dégrader voire de fermer l’accueil des urgences. A l’hôpital Saint-André, situé en plein centre, à deux pas de l’hôtel de ville de Bordeaux, on enregistre entre 50 à 80 passages par jour aux urgences et 150 à 170, voire jusqu’à 200 à l’hôpital Pellegrin, le site principal.

Une réorganisation oui, mais avec un maintien des urgences

La direction reconnaît qu' « en prévision de la période estivale, et dans un contexte de tension sur le système de santé, des pistes d’organisation sont actuellement travaillées. Plusieurs scénarios sont à l’étude pour optimiser les ressources médicales et réorganiser l’activité en vue d’importants travaux de rénovation du service des urgences de Pellegrin ». Mais dans toutes les pistes de réorganisation étudiées, la direction assure que « la permanence des soins, les missions de recours, les activités du SAMU et celles des urgences sont systématiquement maintenues ».

Si Gilbert Mouden convient qu’il n’y a pas officiellement de réorganisation arrêtée, les bruits de couloir qui couraient depuis des semaines se sont retrouvés à l’ordre du jour des réunions des équipes, ce jeudi. Dans ce contexte où l’idée serait de regrouper davantage de forces vives sur un même site, le syndicat Sud s’inquiète d’éventuels « nouveaux départs de professionnels ».



La structure d’urgence de Saint-André « à taille humaine » fonctionne bien et ce serait « une ineptie » d’y toucher, estime Gilbert Mouden. Depuis presque un an, une régulation par le centre 15 est organisée aux urgences de Pellegrin. « Cela a permis de limiter un certain nombre de passages mais pas de résoudre la crise aux urgences, commente le représentant syndical. Le problème du placement des patients lourds et âgés persiste par exemple, et le 15 est à présent surchargé, avec des temps de décrochés très longs. »

Dégrader l’accueil dans un des services d’urgences aura des conséquences dans « toutes les structures privées périphériques », prévient-il. Les équipes des deux sites aimeraient connaître rapidement le scénario retenu, pour savoir à quoi s’en tenir.