Bordeaux : « On lance une étude sur le métro pour commencer à réfléchir à la période 2030-2050 »
INTERVIEW•« 20 Minutes » a interrogé le vice-président aux mobilités de Bordeaux Métropole Clément Rossignol-Puech, sur l’étude d’un métro qui sera lancée à la fin de l’annéePropos recueillis par Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Bordeaux Métropole a annoncé le lancement d’une étude sur un métro à Bordeaux.
- Il s’agit d’une étude d’opportunité, pas de faisabilité, précise Clément Rossignol-Puech.
- Si l’étude s’avérait concluante, ce métro serait envisagé pour après 2030.
Bordeaux Métropole a annoncé dans un courrier à l’association Métro de Bordeaux, qu’elle lancerait une étude sur un métro d’ici à la fin de l’année. 20 Minutes a interrogé le vice-président aux mobilités, Clément Rossignol-Puech (EELV).
Quel sera l’enjeu de l’étude sur le métro que vous allez lancer à la fin de l’année ?
C’est une étude d’opportunité, pas de faisabilité. Nous souhaitons des éléments sur ce qu’un métro pourrait apporter à la métropole en termes de déplacements, et de report modal, sur quel trajet – en intermodalité avec le réseau existant – à quel coût et avec quel type de travaux ? Nous avons voté l’année dernière un schéma des mobilités qui court jusqu’en 2030, et qui s’articulera autour du RER Métropolitain, là, on commence à réfléchir à la période 2030-2050. On ne s’interdit aucun questionnement.
Vous dites que vous voulez des éléments sur les travaux, cela vous inquiète ?
Ce n’est pas la question du sous-sol bordelais qui pose problème [ce qui revient souvent dans les débats] car les techniques ont évolué, mais il faut connaître combien d’années de travaux cela nécessiterait, pour quel type de gène pour les Bordelaises et les Bordelais.
Il y a déjà eu une étude en 2019, l’association Métro de Bordeaux a fourni des données de son côté également, est-ce que ces éléments vous permettent quand même d’avoir un a priori sur un métro à Bordeaux ?
On n’a pas d’étude complète qui permette d’avoir les éléments de décision. En 2019, l’étude a été menée par un ingénieur pendant deux mois, c’est quand même très court, et après l’association Bordeaux Métro a fait avec ses moyens, des bénévoles qui ont certes une expertise citoyenne, mais maintenant il faut aller plus loin. Là, on aura une étude qui va porter sur un an, en faisant tourner les modèles que nous avons. Et je n’ai pas d’a priori.
Mais ce métro devrait-il, selon vous, répondre à un enjeu principal, comme mieux desservir la rive droite par exemple ?
J’attends les propositions de scenarii, avec des comparaisons avec d’autres métropoles similaires à celle de Bordeaux. On va étudier les points de saturation, les manques, et voir comment un métro pourrait compléter notre dispositif en 2030. Les tendances sembleraient dire que ce serait plutôt un mode de déplacement intrarocade, mais j’attends qu’on me le démontre.
L’étude que vous allez mener portera en partie sur l’enquête ménage-déplacements, menée en 2021, année un peu biaisée pour les transports, est-ce que vous allez en tenir en compte ?
Avec le Covid-19, l’année 2021 a été particulière en effet, mais on saura corriger les paramètres. Surtout, nous avons d’autres mesures, cette enquête ne sera qu’une aide à la décision.
Certains évoquent le « mur de transport » qui attend la métropole en 2030, avec un nombre de voyageurs qui va exploser. Cela vous inquiète-t-il, ou pensez-vous que le schéma des mobilités saura y faire face ?
Cela ne m’inquiète pas, le schéma des mobilités permet d’anticiper, avec des ambitions fortes d’évolution des parts modales en faveur du transport en commun, du vélo et de la marche à pied. Normalement, ça passe.
La consultation publique pour le RER Métropolitain va par ailleurs démarrer à la fin du mois ?
Oui, avec une première réunion de tous les élus concernés dès ce jeudi soir. Il y a aussi la consultation pour le téléphérique qui démarrera à la fin de l’année.
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