Le « Crocodile » fait grincer des dents

Il devait être démonté mercredi par les services municipaux. Mais le Crocodile de Guillaume Renou est toujours là, gueule ouverte, dans les jardins de l'hôtel de ville. Un litige financier oppose en effet le jeune plasticien bordelais à la mairie depuis plusieurs semaines.

L'artiste, qui attend une expertise de son oeuvre depuis près de cinq mois, vient de saisir en référé le tribunal administratif de Bordeaux. Il demande réparation pour des dommages causés par les services techniques sur la première mâchoire du Crocodile, lors de son installation le 29 mai dernier, dans le cadre de la manifestation Sculptures en ville. « La pièce a basculé sur le camion de livraison », rapporte le plasticien, qui réclame également le remboursement de frais engagés pour le transport de la seconde mâchoire, mise en place le 29 juillet. « Pour éviter la même déconvenue, j'avais fait appel à un transporteur privé », explique-t-il. Montant de la facture : 1 600 euros, que l'assurance de la mairie a refusé de prendre en charge. « Je m'étonne d'un tel agacement », a réagi hier l'adjoint d'Alain Juppé chargé de la culture, Dominique Ducassou (UMP), favorable à un accord amiable. J'ai adressé un courrier à l'artiste le 16 octobre, lui précisant qu'un expert allait être nommé et que les dégâts seraient pris en charge. » Pour l'heure, l'oeuvre monumentale (haute de 8 mètres pour près de 2,5 tonnes et recouverte de 15 000 facettes en inox bleues, vertes et rouges) restera donc à sa place. Les Bordelais ne devraient pas s'en plaindre : une pétition en faveur de son maintien a déjà réuni 262 signatures sur Internet. Mais d'autres horizons attendent déjà le Crocodile. « Il s'agit d'un château, un lieu assez mystérieux », glisse l'artiste, qui n'en dira pas plus. W

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