Bordeaux : Une ombrière installée sur les quais pour un futur « chemin d’ombre » piéton
ARME ANTICHALEUR•Dans la très minérale capitale girondine, un élu a voulu expérimenter une structure en bois amovible pour ombrager une partie des quais
Elsa Provenzano
L'essentiel
- Une ombrière en bois, démontable, a été installée en test sur les quais, par la ville de Bordeaux.
- L’idée est de proposer un « chemin d’ombre » aux piétons, dans les zones les plus exposées de la ville, avec plusieurs ombrières à terme.
- Un bilan sera tiré à la fin de l’été et en fonction d’autres installations pourraient voir le jour l’été prochain.
De la même façon que les chalets en bois du marché de Noël sont installés pour l’hiver sur les allées Tourny, à Bordeaux aura-t-on prochainement des ombrières du 15 juin au 15 septembre pour rendre plus agréable la marche en ville ? C’est en tout cas l’idée expérimentée par Laurent Guillemin, adjoint au maire de Bordeaux chargé notamment de la rénovation énergétique des bâtiments municipaux. Pour ce projet qui lui tenait à cœur depuis, il est sorti un peu du champ de ses délégations avec l’idée de faire marcher à l’ombre les Bordelais.
« Un chemin d’ombre »
Le 15 juin, une ombrière en bois fabriquée dans les ateliers de la ville de Bordeaux, dont les équipes ont joué le jeu en sortant de leurs missions premières, a été installée sur les quais bordelais. L’idée a germé dans l’esprit de l’élu dès son arrivée à la mairie en 2020, où une période très chaude a suivi l’élection. « Je me suis dit qu’il faudrait un chemin d’ombre pour se déplacer dans le centre-ville, sur les quais et le cours de l’Intendance par exemple », explique Laurent Guillemin. Parcourir des trajets à pied dans cette ville très minérale c’est à certains endroits s’exposer à un véritable cagnard. Hormis quelques petites rues fraîches, les quais et les grands cours deviennent infréquentables lorsque le thermomètre s’emballe.
« Bien sûr, il n’y a rien de mieux que l’ombre naturelle mais le temps que la ville puisse s’en doter (des plantations sont en cours), il faut bien s’adapter », explicite l’élu. Le modèle d’ombrière, dont l’ossature a été dessinée en interne également, est démontable, low-tech, en bois local et « plutôt joli », estime Laurent Guillemin qui dit recevoir beaucoup de réactions positives après l’installation, sans faire l’unanimité. Le coût de fabrication de ce modèle expérimental qui restera en place jusqu’au 15 septembre est de 15.000 euros. Si d’autres suivent, ils feront l’objet d’un appel d’offres auprès d’un prestataire privé.
L’élu réfléchit aussi à des toiles qui pourraient être installées dans certaines rues, comme à Séville. Quitte à bientôt subir le climat andalou (promis à Bordeaux en 2050) autant imiter les bonnes pratiques du sud de l’Espagne. Mais bien sûr, sur les quais, ce type de solution est exclu et les ombrières paraissent plus indiquées. Un bilan de l’installation sera tiré à la fin de l’été par la délégation de Didier Jeanjean en charge de la nature en ville et des quartiers apaisés. Si l’envie de Laurent Guillemin serait de proposer des itinéraires à l’ombre en ville, aucun tracé n’a encore été envisagé à ce stade.
Une chose est sûre, les habitants du centre-ville auraient sans doute rêvé d’avoir quelques ombrières au-dessus de leur tête quand des pointes à plus de 40 degrés ont été enregistrées, alors que la vigilance rouge canicule a été activée vendredi 17 juin.