Bordeaux : Les familles aux plus hauts revenus vont payer plus cher la cantine scolaire
SOCIAL•Une délibération est proposée ce mardi au vote du conseil municipal pour un dispositif sans tranche, adapté aux revenus des familles, présenté comme plus équitableElsa Provenzano
L'essentiel
- La ville de Bordeaux va proposer ce mardi une délibération pour changer la grille tarifaire de ses cantines scolaires.
- Elle propose un modèle sans tranche avec des tarifs adaptés aux revenus, dans le but d’épargner un taux d’effort trop important aux familles les plus modestes.
- Un simulateur sera en ligne dès le 30 mars pour les foyers et la mesure sera applicable à partir de janvier 2023.
Un changement de régime pour la tarification de la cantine aux familles bordelaises se profile à partir de janvier 2023. Ce mardi, la majorité écologiste va proposer au vote une délibération qui va entériner un nouveau modèle sans tranche, pour éviter les effets de seuil. Avec un tarif minimum de 0,45 euro et un plafonnement à 6,50 euros pour les revenus les plus hauts, ce système prévoit une tarification taillée sur mesure, en fonction du revenu fiscal de référence de chaque foyer.
43 % des familles bordelaises vont voir le montant de leur facture baisser, il ne changera pas pour 22 % d’entre elles et pour 35 %, il y aura une hausse progressive. C’est au cours de la concertation sur le sujet organisée auprès des habitants en octobre dernier que le tarif maximum supportable a été évalué à 6,50 euros.
Proportionner le taux d’effort aux revenus
Avec l’ancien système « environ 30 % de la population se retrouvait dans la dernière tranche et il n’y avait plus de progressivité. Ceux qui avaient 2.000 euros en revenu fiscal de référence payaient autant que ceux qui en avaient 3.000 ou plus », fait valoir Delphine Jamet, adjointe au maire chargée de l’administration générale, qui porte la délibération.
Tout en voulant épargner les classes moyennes, l’idée est aussi de soulager les familles dont les revenus sont les plus modestes. « Il peut y avoir de grosses baisses pour certains et c’est le but pour redonner du pouvoir d’achat à ceux qui n’en ont pas beaucoup », pointe-t-elle. « Avant, le taux d’effort [le prix du repas rapporté aux salaires] était plus important pour les familles à faibles revenus que pour ceux à hauts revenus, là, on le rend davantage proportionnel », complète Sylvie Schmitt, adjointe au maire chargée de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse.
Des simulateurs, en ligne à partir du 30 mars, permettront aux familles de se rendre compte des changements à venir. L’adjointe tient à préciser que la ville continue « à prendre sa part » puisqu’elle assume 75 % du coût de la pause méridienne.
En même temps que ceux de la cantine, ce sont les tarifs du conservatoire qui sont révisés pour mieux coller à l’évolution de la sociologie bordelaise et soulager les familles aux plus faibles revenus. Suivront les services d’animation, les repas des seniors et également le stationnement. « Cette délibération reflète ce que doit être l’action politique, en mettant plus de solidarité et d’équité dans les services publics », résume Delphine Jamet.