Bordeaux : Tapis anti-érosion, lançage de charpente...Cinq infos sur le chantier du pont Simone Veil
MOBILITE•La livraison de l’ouvrage sur la Garonne, entre Bègles et Floirac, est attendue pour le printemps 2024. Il va mesurer 549 mètres de long pour 44 mètres de largeElsa Provenzano
L'essentiel
- Sur le chantier du sixième franchissement de la Garonne, entre Bègles et Floirac, les poutres métalliques commencent à être installées ce mardi.
- Seule une trentaine d’ouvriers travaillent sur ce chantier car beaucoup de grosses pièces sont assemblées en usine et acheminées par convois exceptionnels.
- Des sacs de cailloux sont positionnés par des plongeurs au pied des piles pour les protéger de l’érosion, qui est forte dans la tumultueuse Garonne.
Tant attendu, l’ouvrage prend forme. Le chantier du pont Simone Veil qui reliera Bègles à Floirac avance bien et sa livraison est annoncé pour le printemps 2024. 20 Minutes vous livre cinq informations que vous ignorez peut-être sur ce chantier hors normes à l’occasion du début de l’installation de la charpente métallique, ce mardi.
Seulement 30 ouvriers en moyenne sur le site
Le sixième franchissement sur la Garonne a été imaginé par l’agence OMA, fondée et dirigée par Rem Koolhaas. Il va mesurer 549 mètres de long pour 44 mètres de large. Sur ce chantier titanesque, il n’y a pourtant qu’une trentaine d’ouvriers en moyenne mobilisés sur le site. « C’est un travail de plus en plus mécanisé mais il faut dire aussi que du monde a travaillé dans les usines pour les pièces d’armatures qui arrivent par convois exceptionnels », pointe Bertrand Arnauld de Sartre, chef de projets franchissements à Bordeaux Métropole. Les poutres, longues de 35 mètres de long, sont acheminées depuis l’usine du groupe Baudin Châteauneuf, située dans le Loiret.
Un tapis anti-érosion installé par des plongeurs
Des paquets de gabions (sacs de cailloux) sont installés un par un par des plongeurs tout autour des piles du futur pont. Ils forment un tapis de six mètres de largeur et 40 cm d’épaisseur pour protéger la pile de l’érosion. C’est un procédé utilisé par les constructeurs dans tous les fleuves à fort courant comme la Garonne. « Récemment il y a eu une restauration des tapis de gabions au pied du Pont de pierre », pointe Bertrand Arnauld de Sartre. Tous les cinq ans des visites de contrôle sont réalisées sur ce type d’ouvrage.
Un lançage de charpente, cela prend du temps
Ce mardi, c’était le premier lançage (ou poussage) de la charpente, qui consiste à faire progresser d’une pile à une autre des tronçons de la charpente métallique. L’opération, minutieuse, est très lente. Il faut ainsi près de quatre heures pour faire avancer les poutres de 80 mètres. Pour le côté spectaculaire, il faudra attendre de visionner le procédé en accéléré… Ce type d’opération est aussi utilisée sur des travaux routiers par exemple car cela permet de travailler sans mettre les équipes sur l’eau ou sur les voies en circulation.
Attention ce qui relie les deux rives, ce n’est pas le pont définitif
A ceux qui trouvent que le chantier avance bien vite, attention ce que l’on voit c’est l’estacade provisoire qui sert à réaliser les huit piles de l’ouvrage et elle sera retirée à la fin du chantier. La moitié des fondations est actuellement terminée et en novembre prochain, la jonction avec la rive gauche sera réalisée. Mi-avril, les travaux se poursuivront rive gauche pour commencer les trois dernières piles.
Qui a finalement remporté le marché du pont ?
Après un différend technique entre Fayat et la métropole, le chantier d’attribution du pont Simone-Veil a été relancé en janvier 2019. Il a été remporté par Bouygues/Profond qui a repris le chantier en avril 2021. Et Baudin-Chateauneuf est en charge de la mise en place de la structure métallique. Bordeaux Métropole doit coordonner ces deux groupements qui ont remporté deux marchés différents.