Immobilier en Gironde : « L’attrait pour les zones rurales et le bord de mer s’accroît encore » relèvent les notaires
LOGEMENT•La chambre des notaires de la Gironde a présenté ce vendredi le bilan du marché immobilier de 2021 dans le département, où tous les records ont été battusMickaël Bosredon
L'essentiel
- Le prix médian des appartements anciens en Gironde connaît encore une hausse de + 5,9 % en 2021, et se situe désormais à 3.800 euros/m2, et à 4.630 euros/m2 à Bordeaux.
- Mais c’est surtout le marché des maisons anciennes qui porte la dynamique dans le département (+ 8,9 %).
- Le bassin d’Arcachon reste un marché à part, avec notamment Le Cap-Ferret « désormais classé parmi les nouveaux royaumes de l’immobilier de luxe. »
Un nouveau record. Les prix de l’immobilier à Bordeaux et en Gironde n’en finissent plus de grimper, et ce n’est pas la crise du Covid-19 qui a ralenti cette tendance. La pandémie a juste renforcé la demande vers des zones plus rurales, même si l’envie de jardin ne freine pas l’attrait historique pour les appartements anciens.
Le prix médian des appartements anciens en Gironde connaît encore une hausse de + 5,9 % en 2021, et se situe désormais à 3.800 euros/m2. Bordeaux confirme sa place de deuxième métropole plus chère de France (hors Ile-de-France) derrière Lyon : 4.630 euros/m2.
« Une tension des prix » à l'ouest de la métropole
« On constate toutefois un atterrissage des prix dans le centre-ville [ + 4,7 % en un an quand même], et une hausse qui se reporte à l’extérieur des boulevards et hors de Bordeaux, analyse Matthieu Vincens de Tapol, président de la chambre des notaires de Gironde. On a un marché mature dans Bordeaux, et parallèlement les acquéreurs cherchent plus d’espace : une pièce de plus pour télétravailler, une terrasse, ou un jardin. »
Talence, Villenave-d’Ornon, Le Bouscat, « qui bénéficient de très bonnes infrastructures », connaissent ainsi des progressions « très significatives ». L’ouest de la métropole fait face aussi à « une tension des prix », notamment Eysines et Saint-Médard-en-Jalles, où le prix médian des maisons anciennes se situe désormais autour de 380.000 euros, avec des augmentations respectives de 13 % et 12 %, à la faveur de la présence d’un secteur industriel aéronautique et spatial dynamique.
Le prix médian d’une maison au Cap-Ferret monte à… 949.300 euros
Dans la métropole, le prix des maisons commence ainsi à devenir prohibitif. Compter en moyenne 501.800 euros pour une maison au Bouscat (+ 8,4%), 494.000 euros à Saint-Aubin de Médoc (+ 11,8 %) ou encore 443.000 euros à Talence (+ 9,4%). Conséquence : un « phénomène centrifuge » s'opère, décalant la hausse des prix et des volumes jusqu’aux territoires diffus de toute la Gironde. Parallèlement, « l’attrait pour les zones rurales et le bord de mer s’accroît encore », relèvent les notaires. Au final, les tarifs flambent dans tout le département. Le prix des maisons anciennes, qui représentent près des deux tiers des ventes dans ce territoire, s’établit désormais à 305.000 euros (+ 8,9 %) en Gironde.
La situation n’est toutefois pas homogène, entre Lacanau qui voit le prix médian de ses maisons pointer à 358.000 euros et Blaye où il se situe à 136.000 euros. La rive droite reste globalement plus accessible, avec des communes comme Ambarès, Cenon, Libourne.
Marché à part, le bassin d’Arcachon connaît pour sa part une augmentation des prix « exponentielle » : + 15,8 % pour les appartements et + 9,7 % pour les maisons. Il faut compter en moyenne un budget de 422.500 euros pour une maison sur le bassin, sachant que le nord du bassin « se situe dans une autre dimension », puisque ce budget grimpe à… 949.300 euros pour une maison à Lège-Cap-Ferret. « Le Cap-Ferret est désormais classé avec le lac de Côme et Miami parmi les nouveaux royaumes de l’immobilier de luxe », relève Me Fabien Rouchou, notaire à Arcachon.
Des opérations de démolition/reconstruction de plus en plus fréquentes
Reste, enfin, la question des terrains à bâtir, dont le prix a augmenté de plus de 30 % en trois ans dans le département. « La Gironde reste un département cher, lié à l’attractivité du territoire et à la rareté des fonciers ».
Et cela ne risque pas de s’arranger, au regard « des politiques d’urbanisme de plus en plus contraignantes qui influent les politiques de lotissement, comme l’application de la loi littorale, ou de la loi climat parue en 2021 et qui pose comme objectif zéro artificialisation des sols, ce qui va avoir une influence sur la libération de foncier. » Les notaires remarquent ainsi de plus en plus d’opérations de démolition/reconstruction, qui risquent de s’amplifier dans les années à venir.