Bordeaux : Finies les amendes sur les pare-brises, des voitures contrôlent les plaques
STATIONNEMENT•La mairie explique qu’il s’agit de lutter contre les agressions des agents de la société privée Moovia, en charge des défauts de stationnementElsa Provenzano
L'essentiel
- Les agents de la société privée en charge du stationnement à Bordeaux ne seront plus présents physiquement dans les rues.
- Ils circuleront dans une voiture capable de photographier les plaques d’immatriculation et analyseront les données dans une salle de contrôle.
- L’objectif est de remédier aux agressions verbales et physiques dont sont victimes les agents, et d’assurer des contrôles sur l’ensemble des quartiers de la ville.
Vous ne verrez plus d’agents de la société Moovia arpenter les rues bordelaises, pour contrôler que les propriétaires des voitures garées ont bien réglé leur stationnement. Depuis le 1er janvier, ils travaillent depuis des voitures équipées de caméras qui permettent une lecture automatisée des plaques d’immatriculation (LAPI) et au sein de salles de contrôle, où les images collectées sont vérifiées. Finis aussi les petits papiers sur vos pare-brises : l’amende (appelée forfait de post-stationnement) sera envoyée par courrier.
Pas d'« avalanche de contraventions »
Par ce choix, la mairie veut protéger les agents, qui étaient victimes d’agressions verbales et physiques, et assurer une meilleure équité sur le territoire de la ville. « Avec la voiture, qui se reconnaît mais est quand même banalisée, les agents pourront aller dans tous les quartiers, même dans ceux où ils avaient l’habitude d’être mal accueillis », précise Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés. Et il assure qu’il ne s’agit pas du tout d’augmenter le nombre de passages pour recueillir davantage de contraventions, mais d’assurer un contrôle équitable dans tous les quartiers. « Historiquement les agents passent dans le centre deux fois par jour, et maintenant les voitures passeront deux fois, explicite-t-il. On n’a pas besoin de faire plus de passages. Je ne veux pas qu’on utilise ce système pour déclencher une avalanche de contraventions. »
Le système LAPI ne s’occupe que des défauts de règlement sur les espaces de stationnement payant : les problèmes de stationnement gênant sont gérés par la police municipale, en lien avec les mairies de quartier.
Des abonnés déboussolés
En ce début d’année, pour souscrire ou gérer leur abonnement et valider leur stationnement, les bénéficiaires du tarif résidentiel doivent désormais se connecter sur un nouveau site : monstationnement.bordeaux.fr. Le groupe Bordeaux Ensemble a adressé une lettre au maire pour pointer des « dysfonctionnements ». « En particulier, certains abonnés ne parviennent pas à retrouver leur abonnement ou leur Pass 52 sur la nouvelle interface informatique », écrit-il dans un communiqué.
En cause : un manque de lisibilité du site. « 1.500 personnes déjà abonnées ont créé un nouveau compte et ils se sont retrouvés sur une page où tous leurs droits avaient disparu, puisque le logiciel ne les reconnaissait pas », explique Didier Jeanjean. La page d’accueil a été revue et clarifiée, mais les services de la ville se retrouvent un peu engorgés pour traiter les 1.500 comptes erronés en question. A part ce manque de clarté, le système fonctionne très bien, selon la mairie, et seuls les abonnés ayant été mal orientés par la première version de la page d’accueil et ayant reçu une amende pourront prétendre à un geste de la municipalité.
Les personnes à mobilité réduite feront, elles, l’objet d’une tolérance pendant les quinze premiers jours de janvier parce qu’elles sont obligées de se signaler alors qu’avant, l’apposition de leur macaron suffisait. Si rien n’a changé sur l’offre elle-même, le système LAPI ne peut pas photographier l’intérieur de l’habitacle des véhicules, et le macaron de la personne à mobilité réduite doit donc être présenté aux services de la mairie.