La Gironde est encore le département le plus attractif de France métropolitaine
DEMOGRAPHIE•Les derniers chiffres du recensement de la population de l’Insee, confirment le dynamisme de la Gironde, département le plus attractif de France métropolitaineMickaël Bosredon
L'essentiel
- Avec une progression moyenne de sa population d'1,3 % par an, la Gironde reste le département le plus attractif de France métropolitaine.
- Cette dynamique s'est véritablement enclenchée il y a une quinzaine d'années, portée par l'aire urbaine de Bordeaux métropole, notamment par les communes de la première couronne de Bordeaux.
- Le littoral, comme le bassin d'Arcachon, jouent également un rôle dans cette attractivité du département.
La Gironde se hisse une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium des départements les plus attractifs de France métropolitaine, selon les derniers chiffres du recensement de l’Insee, publiés mercredi. Avec une progression de sa population de + 1,3 % par an en moyenne sur la période 2013-2019 (contre + 0,4 % pour la France métropolitaine), la Gironde partage cette année cette première place avec la Haute-Garonne.
Premier département de la région avec 1.623.749 habitants, la Gironde accueille un néo-aquitain sur quatre. « En cinquante ans, la Gironde a gagné 500.000 habitants » commente Patrick Hernandez, chef du service des études à l'Insee Nouvelle-Aquitaine. Il observe que « la dynamique de croissance de la Gironde » s’est véritablement enclenchée « il y a une quinzaine d’années » et qu’elle est soutenue « depuis trois-quatre ans ». « C’est aujourd’hui un phénomène qui s’est installé. »
15.500 individus en plus s’installent chaque année en Gironde
Le dynamisme du département « s’explique avant tout par son attractivité », poursuit Patrick Hernandez. La Gironde enregistre un excédent migratoire (différence entre le nombre de personnes entrées et le nombre de personnes sorties d’un territoire) de 15.500 individus par an, auquel il faut ajouter un solde naturel (différence entre les naissances et les décès) positif de 4.150 résidents. « Sur les 15 évolutions de population les plus importantes de la région Nouvelle-Aquitaine, treize sont en Gironde dont douze dans la métropole de Bordeaux. »
Avec 260.958 habitants et une croissance de 1,2 %, ce qui représente 2.900 personnes supplémentaires en moyenne par an, Bordeaux reste très attractive. « Mais ce n’est pas le cœur de la métropole où la croissance est la plus dynamique », pointe Patrick Hernandez. Des villes comme Villenave d’Ornon (36.754 habitants, + 3,1 %), Bègles (30.642 habitants, + 2,7 %), Bruges (19.403 habitants, + 2,3 %), Eysines (24.488 habitants, + 2 %) Cenon (25.496 habitants, + 1,8 %), Lormont (23.181 habitants + 1,8 %) ou Saint-Médard-en-Jalles (31.808 habitants, + 1,4 %) ont en effet une dynamique supérieure. Mérignac (72.197 habitants, + 0,9 %) et Pessac (65.245 habitants, + 1,2 %) restent les deux villes les plus peuplées du département derrière Bordeaux.
40.000 emplois supplémentaires
Le premier levier de l’attractivité d’un territoire est « le dynamisme en matière d’emploi », explique Patrick Hernandez, « et c’est le cas en Gironde puisque l’on a eu 40.000 emplois supplémentaires entre 2013 et 2018, dont 26.000 dans Bordeaux métropole. »
L’autre facteur d’attractivité est le logement, « sachant que cela joue dans les deux sens puisque plus on construit de logements plus on attire de population, et plus les gens viennent plus on a besoin de logements » avance le statisticien. « En Gironde, on enregistre 60.000 résidences supplémentaires entre 2013 et 2018, dont plus de la moitié dans Bordeaux métropole. » Enfin, il y a la dynamique des pôles universitaires, écrasante à Bordeaux : « Un étudiant de Nouvelle-Aquitaine sur deux étudie à Bordeaux », observe Patrick Hernandez, qui note que le campus bordelais attire même au-delà des frontières régionales.
Un littoral également attractif
La Gironde est également un département ouvert sur le littoral Atlantique, attractif lui aussi. Les communes du bassin d’Arcachon connaissent ainsi une dynamique soutenue, avec + 1,9 % pour Gujan-Mestras (21.887 habitants), + 1,4 % pour Andernos (12.242 habitants), + 1 % pour La Teste-de-Buch (26.168 habitants). Seule la commune même d’Arcachon (11.630 habitants) est en baisse (- 2,3 %) notamment en raison d’un solde naturel très négatif (- 1,7 %), et d'un prix de l'immobilier dissuasif (plus de 6.400 euros/m2 pour les appartements anciens).
« On peut dire que c’est, globalement, l’aire urbaine de Bordeaux qui est attractive » résume Patrick Hernandez. L’aire urbaine comprend Bordeaux métropole « et toutes les communes qui y sont reliées sans discontinuité du bâti » précise le statisticien. Cela forme une zone de plus d’1,3 million d’habitants allant quasiment jusqu’à Libourne d’un côté, et Arcachon de l’autre. « Il y a vingt ans, il n’y avait pas une telle extension du territoire urbain » souligne Patrick Hernandez, mais entre-temps, « on a beaucoup construit, le long des autoroutes notamment. » Ce qui conduit des ménages à s’éloigner de plus en plus de la métropole, en témoigne la forte dynamique de Saint-André-de-Cubzac, au nord de Bordeaux (12.372 habitants, + 3,2 %).
Ce phénomène a des conséquences sur la congestion routière, « qui peut être un frein à l’installation ». Reste à savoir quelle conséquence aura dans les années à venir le télétravail, en augmentation depuis la crise du Covid-19, sur l’ensemble de cette dynamique dans le département.