L'essentiel
- Les demandes de logement d’urgence ont été multipliées par trois sur la ville de Blanquefort depuis le début de la crise sanitaire.
- Si des structures d’accueil existent pour les femmes, il n’y en avait pas pour les hommes, qui peuvent eux aussi se retrouver dans des situations de précarité après une rupture.
- Une maison avec quatre chambres en colocation sera ainsi proposée à ce public, dans l’attente de retrouver un logement autonome.
Comment répondre à l’augmentation du nombre de personnes en rupture brutale de logement ? La ville de Blanquefort, dans la banlieue de Bordeaux, le bailleur social Vilogia, la Fondation Abbé Pierre et l’association Les Gratuits ont présenté ce jeudi un nouveau dispositif de logement de transition, essentiellement à destination d’hommes se retrouvant en situation de précarité après une rupture de couple.
Si la crise sanitaire a poussé de nombreuses femmes dans des situations de détresse, on relève aussi « de plus en plus de situations de décohabitation touchant des hommes » alerte la maire de Blanquefort, Véronique Ferreira.
Les demandes de logement de personnes qui se retrouvent à la rue multipliées par trois
« En un an, nous avons multiplié par trois les demandes de logement de personnes qui se retrouvent à la rue, à cause de ce phénomène de décohabitation qui augmente, ajoute Sandrine Lacaussade, adjointe au maire de Blanquefort, en charge de l’action sociale et des solidarités. Là où c’est le plus dur, c’est pour les personnes bénéficiaires des minima sociaux, et nous avons des cas d’hommes qui dorment dans leur voiture. »
Le Centre communal d’action sociale a ainsi actuellement « une liste de 30 personnes qui ont un profil correspondant pour pouvoir rentrer dans ce projet de logement de transition, ce qui est conséquent pour une ville de la taille de Blanquefort (un peu plus de 15.000 habitants), alerte la directrice de la structure Natacha Ory-Mamert. Avant la crise, on répertoriait une dizaine de personnes en difficulté après une rupture brutale d’hébergement. »
L’objectif est d’aller vers un logement pérenne
Le projet de la ville de Blanquefort consiste à leur mettre à disposition une maison avec quatre chambres en colocation. Le but est de leur éviter de « tomber dans une situation d’errance » insiste Sandrine Lacaussade. « Nous avons déjà des structures d’urgence pour les femmes, mais comme nous ne pouvons pas mixer les publics, il en fallait une pour les hommes aussi », ajoute l’adjointe.
« Cela peut être des personnes qui ont un emploi, ou sont en recherche d’emploi, titulaires du RSA, détaille la maire de Blanquefort. En revanche, ce seront des personnes que l’on aura identifiées comme étant en capacité de basculer dans un futur logement autonome. »
Un loyer de 240 euros par mois
Des baux d’un an seront signés avec les locataires, mais ils pourront quitter la structure plus tôt s’ils trouvent un logement. Le montant du loyer a été fixé à 240 euros par chambre et par mois. Une même personne pourra louer une ou deux chambres, « car il faut penser aux pères qui ont des enfants », ajoute Véronique Ferreira.
Un « intendant social », via l’association Les Gratuits, fera de la veille et de la coordination sur place. « Il ne s’agit pas de prendre ces personnes qui dorment dans leur voiture, les mettre au chaud et dire que tout va bien, prévient la maire de Blanquefort. Il y a tout un accompagnement derrière. » L’élue a conscience « qu’on ne va pas régler les problèmes de logement avec une maison de logement de transition, mais c’est déjà ça ». Les premiers locataires doivent s’installer avant la fin de l’année.