Bordeaux : « Les incivilités multipliées par trois » depuis le début de la crise sur le réseau TBM
MOBILITES•Le réseau de transport de Bordeaux Métropole, qui avait enregistré une chute de fréquentation de 35 % en 2020 en raison de la crise sanitaire, espère néamoins retrouver 90 % de sa fréquentation normale d'ici à la fin de l'année
Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Le niveau de trafic est de l’ordre de 80-85 % de la normale en cette rentrée, a annoncé Keolis Bordeaux Métropole.
- L’exploitant du réseau de transport bordelais espère retrouver 90 % de sa clientèle d’ici à la fin de l’année, mais ne fait pas de pronostic quant à un retour total à la normale.
- Parallèlement il doit faire face à une hausse des incivilités qui ont explosé depuis le début de la crise du Covid-19.
Vers un retour à la normale ? Le réseau de transport TBM (tram et bus de la métropole de Bordeaux) espère récupérer au plus vite « 90 % » de son trafic nominal de 2019, a annoncé ce mardi Pierrick Poirier, directeur de Keolis Bordeaux Métropole. « Si on y arrive avant la fin de cette année nous serons satisfaits », a ajouté le directeur du réseau. Ce niveau est de l’ordre de « 80-85 % » en cette rentrée.
L’année 2020, qualifiée d'« annus horribilis » pour le réseau de transport par Pierrick Poirier, a enregistré une baisse de fréquentation de 35 % par rapport à 2019 avec 115,5 millions de voyages tous modes confondus. « Cette année, nous sommes à + 27 % par rapport à 2020, ce qui veut dire que nous avons récupéré en 2021 plus de la moitié du trafic perdu. C’est très encourageant de voir que la clientèle répond, même si nous ne sommes pas revenus à notre niveau d’il y a deux ans. Et parallèlement, il n’y a pas de réduction de l’offre de transport, pour permettre justement de voyager dans les meilleures conditions. »
« Plus de 90 % de nos abonnés sont restés fidèles au réseau »
« Ce qui est très encourageant, poursuit le directeur de Keolis, c’est que plus de 90 % de nos abonnés sont restés fidèles au réseau. Nous sommes plutôt confrontés à une baisse des mobilités individuelles qu’à une évasion des clients du réseau. Et puis, l’activité reprend, on le voit en cette rentrée. Maintenant, il est difficile de dire quand nous aurons un retour totalement à la normale. Certains parlent en mois, d’autres en années… »
Vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des transports, Béatrice de François souligne par ailleurs « qu’une partie des entreprises n’ont pas repris entièrement en présentiel, et il y a encore un grand nombre d’usagers qui effectue du télétravail, cela compte aussi dans la fréquentation » en cette rentrée. L’élue rappelle que la crise a généré une perte de recettes de l’ordre de 32 millions d’euros pour la métropole, avec -25 millions d’euros de recettes voyageurs et -7 millions d’euros du versement transport des entreprises. « Nous pourrions voter en conseil de métropole une hausse du prix de transports jusqu’à 3 %, l’an passé nous ne l’avons pas fait et nous ne le ferons pas cette année non plus », a assuré la vice-présidente.
« On intervient plus qu’avant pour évacuer des personnes de nos véhicules »
Autre conséquence de la crise : une augmentation des faits d’incivilité a été constatée sur le réseau TBM. « Ils ont été multipliés par trois en 2020 par rapport à 2019 et cette tendance se poursuit », révèle Pierrick Poirier. « Nous ne pouvons pas faire que subir, c’est pourquoi nous avons renforcé la présence du personnel sur le terrain, et notre délai d’intervention est ainsi passé de dix minutes il y a dix-huit mois, à sept minutes aujourd’hui. »
Le réseau est toutefois « surtout confronté à des comportements inciviques, plus que des agressions physiques, qui sont, elles, globalement stables. Il s’agit de pieds sur les banquettes, de petites altercations ou de comportements alcoolisés. On intervient plus qu’avant pour évacuer des personnes de nos véhicules. Nous considérons que c’est un phénomène durable auquel le réseau s’est déjà adapté, et pour lequel nous allons continuer à nous adapter. Mais ce phénomène n’est ni propre au réseau de transport, ni à l’agglomération bordelaise. C’est national. »