Gironde : A Carcans-Maubuisson, le Médoc fête jusqu’à dimanche sa forêt qui s’étend sur presque 100.000 hectares
ENVIRONNEMENT•Réputé pour ses prestigieux vins et ses plages, le Médoc possède aussi une vaste forêt de presque 100.000 hectares, qu’il met à l’honneur jusqu’à dimanche
Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Le territoire de Carcans-Maubuisson fête jusqu’à dimanche la forêt du Médoc, à travers la première édition de la Fête de l’environnement, de la forêt et des métiers du Médoc.
- Essentiellement composée de pins, cette forêt possède aussi 20 % de chênes.
- La vocation touristique de ce vaste espace est aussi amenée à se développer.
Le Médoc, ses célèbres vins de Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe, ses plages, ses vagues… Et sa forêt. Car oui, le Médoc c’est aussi une forêt. « Entre les feuillus et le résineux, elle représente presque 100.000 hectares », évalue le conseiller régional Henri Sabarot, président du Parc naturel régional (PNR) Médoc et de la Fédération des chasseurs de la Gironde.
Pour la première fois, à l’initiative de l’office de tourisme Médoc Atlantique et de la ville de Carcans, la forêt médocaine est célébrée toute la semaine, à l’occasion de la Fête de l’environnement, de la forêt et des métiers du Médoc. Jusqu’au 19 septembre sur le territoire de Carcans-Maubuissson, l’événement va rendre hommage aux savoir-faire d’autrefois avec notamment la démonstration d’une scierie centenaire mobile à vapeur, aux métiers agricoles, sylvicoles, touristiques à travers des conférences et des spectacles, et proposera diverses animations sportives et des concerts.
Une forêt plantée en partie pour fixer les dunes
« Le Médoc, dans l’inconscient des gens, c’est le vin et l’océan, mais rarement la forêt », reconnaît Patrice Marchand, conseiller municipal de Carcans et à l’origine de cette initiative. « Il y a une forêt dunaire, située entre les lacs et l’océan, qui appartient en grande partie à l’ONF, et à l’est des lacs on trouve de la forêt privée et communale », explique Henri Sabarot.
La forêt du Médoc remonte en grande partie aux XVIIIe et XIXe siècles. Et trouve notamment son origine dans la problématique de la lutte contre l’érosion. Déjà. « Elle a été plantée pour fixer les dunes, ralentir les mouvements de sable et assécher les sols. Cette plantation a aussi permis la culture du pin maritime et de développer le pastoralisme et l’élevage », résume Patrice Marchand.
« Un des bassins les plus importants pour l’exploitation papetière »
Mais c’est aujourd’hui une forêt mélangée, contrairement à la forêt des Landes. « Dans les replantations nous sommes de plus en plus vigilants à mettre une bonne quantité de feuillus (chêne, châtaigner, charme…) Le chêne représente désormais presque 20 % de l’ensemble des essences du Médoc, et avec l’ensemble des feuillus on atteint presque les 30 %. Ces essences sont notamment moins propices aux départs de feu inopinés. »
Et cela permet des débouchés plus variés. « Nos scieries produisent dorénavant des pellets - qui sont le fruit des déchets de coupe – pour les poêles à chauffer », note par exemple Patrice Marchand. « La forêt médocaine est un des bassins les plus importants pour l’exploitation papetière », soulève Henri Sabarot, qui se dit en revanche contre les projets de type Horizéo (vaste plateforme photovoltaïque qui prévoit de raser 1.000 hectares de forêt à Saucats). « Dans notre charte du PNR nous avons indiqué que nous étions favorables au photovoltaïque, mais sur les terrains déjà artificialisés – décharges, toitures, parkings. »
« Le 27 décembre 1999, 50 % de la forêt avait été mise par terre »
Comme d’autres, la forêt du Médoc avait été mise à mal par la tempête de 1999. « Le 27 décembre 1999, 50 % de la forêt avait été mise par terre, rappelle Henri Sabarot. Il a donc fallu reboiser. » « Cette année à Carcans, où la forêt s’étend sur 11.000 hectares, nous allons en tirer pour la première fois un revenu depuis la tempête, de l’ordre de 400.000 euros, et nous espérons aller très vite au-delà d’un million d’euros par an », se réjouit Patrice Marchand.
La forêt a également une vocation touristique, de plus en plus de vacanciers appréciant y pratiquer le vélo notamment. « On estime que la vocation loisirs de la forêt n’est développée qu’à 25-30 % de ses capacités et qu’il reste encore beaucoup à faire », souligne Patrice Marchand.