Bordeaux : Cet été, la mauvaise météo a profité au tourisme urbain
BILAN ESTIVAL•Quand le temps était maussade, les vacanciers se sont reportés vers la ville et ses activités de loisirs et de cultureElsa Provenzano
L'essentiel
- Les vacanciers se sont reportés vers le tourisme urbain en raison d’une météo globalement maussade cet été.
- Bordeaux s’en sort plutôt bien, mais la restauration et l’hôtellerie moyenne gamme ont souffert.
- Les professionnels misent sur une embellie du côté du tourisme d’affaire pour cet automne.
C’est mieux qu’en 2020 mais c’est loin de rivaliser avec 2019. On peut résumer ainsi la saison estivale bordelaise. « Les flux globaux sur la destination ont opéré une courbe ascendante depuis mai/juin avec un visitorat assez satisfaisant en août (70 % de taux d’occupation dans les hôtels pour ce mois-là). Mais on est en retard par rapport à 2019 c’est sûr, entre mars à novembre sur Bordeaux on est normalement sur des taux d’occupation à plus de 75 % », explique Olivier Occelli, directeur général de l’office du tourisme de Bordeaux Métropole.
Il pleut, on va au musée ?
La capitale girondine a bénéficié de sa localisation proche du littoral. Lorsque les journées étaient maussades, les touristes réservaient en dernière minute pour venir découvrir la ville, une exposition, un spectacle, etc. « Il y a eu une appétence pour découvrir l’actualité culturelle de la ville et de la métropole », appuie Olivier Occelli.
Les chiffres de fréquentation des musées municipaux ne sont pas encore disponibles mais on sait que la Cité du Vin, elle, tire très bien son épingle du jeu. Le nombre d’entrées réalisé flirte avec les niveaux de 2019. « Il y a eu un très gros travail de reciblage pour parler au public local et français. Or, il y a encore beaucoup de monde en France qui ne connaît pas la Cité du vin », précise le directeur de l’office du Tourisme.
L’exposition des Bassins de Lumières à la base sous-marine affiche une fréquentation en baisse par rapport à 2019 avec 2.500 visiteurs par jour en moyenne mais c’est une tendance jugée logique, deux ans après un lancement qui avait démarré de façon très intense. Ces deux sites touristiques avaient mis en place des chapiteaux pour organiser un dépistage du public au Covid-19, in situ.
L’hôtellerie moyenne gamme à la peine
« La baisse des touristes moyens et longs courriers s’est fait sentir cet été, déplore Laurent Tournier, président de l’UMIH 33 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). Sur la côte ça a bien fonctionné mais cela a été plus compliqué sur Bordeaux, en particulier sur la partie restauration des hôtels (-30 à 40 % de baisse). C’est le moyenne gamme qui a été le plus touché par le manque de fréquentation. »
Il estime que la profession était plutôt optimiste en juillet mais que l’instauration du pass sanitaire a douché les espoirs des bars, brasseries et restaurants. « Ce sont les établissements avec une clientèle plus populaire qui ont le plus souffert », pointe-t-il. Et les établissements se retrouvent maintenant confrontés à une désaffection pour leurs métiers : « une grosse partie de nos salariés sont partis ou sont en train de partir ».
Le retour des congrès à l’automne
« Sur le tourisme d’affaires, on est plutôt positifs, lance Olivier Occelli. Les séminaires dans les hôtels sont maintenus et on n’observe pas de défiance sur les reprises de ces réunions par les entreprises ». A partir de septembre, trois congrès d’envergure nationale (USH HLM, Ordre des experts-comptables et AFVAC) sont programmés à Bordeaux.
Le nombre de journées congrès qui était de 592 en 2020 est passé à 6.686 en 2021, loin cependant derrière les 41. 622 journées congrès totalisées en 2019.