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Le policier qui a pris la plainte de Chahinez risque une exclusion d’un an

Féminicide de Mérignac : Le policier qui a pris la plainte menacé d’un an d’exclusion ferme

ENQUETECette sanction disciplinaire doit encore être visée par le directeur général de la police nationale
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Deux ans d’exclusion, dont un ferme, ont été proposés à l’encontre du policier condamné pour violences conjugales qui a enregistré la plainte de Chahinez Daoud, brûlée vivante par son mari, le 4 mai dernier à Mérignac.
  • Cette sanction disciplinaire doit être transmise au directeur général de la police nationale qui pourra l’alourdir ou l’alléger.

Ce n’est pas encore une sanction confirmée. Deux ans d’exclusion, dont un ferme, ont été proposés à l'encontre du policier condamné pour violences conjugales et qui avait recueilli en mars une plainte de Chahinez Daoud, brûlée vivante le 4 mai 2021 à Mérignac par son mari violent, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.

Cette sanction, qui vise les faits de violence conjugale, a été proposée à l’issue d’un conseil de discipline, dont l’avis est seulement consultatif, qui s’est réuni mercredi à Bordeaux. Elle va être transmise à Paris au bureau des affaires disciplinaires et doit être confirmée, ou non, par le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, qui peut aussi l’alourdir ou l’alléger.

L’agent avait été condamné pour des violences conjugales

Le policier avait été condamné en février à 8 mois de prison avec sursis pour des violences sur son épouse par le tribunal correctionnel de Bordeaux. En parallèle, une enquête administrative avait demandé son renvoi devant un conseil de discipline.

En attendant sa convocation devant l’instance disciplinaire, l’agent avait été affecté au recueil des plaintes, malgré sa condamnation dont sa hiérarchie était « parfaitement au courant », selon le Canard Enchaîné, qui avait révélé l’information.

Le policier avait enregistré le 15 mars la plainte de Chahinez Daoud, 31 ans, venue dénoncer une nouvelle agression de son conjoint, en expliquant qu’il l’avait frappée et avait tenté de l’étrangler. Un mois et demi plus tard, le 4 mai, cette mère de trois enfants avait été blessée par balles par son mari récidiviste, dont elle était séparée, qui l’avait ensuite immolée par le feu dans la rue.

Ce drame a suscité une vague d’indignations et provoqué une mission conjointe de l’inspection générale de l’administration et de l’inspection générale de la justice. Dans son rapport, la mission d’inspection avait souligné que « la grille d’évaluation du danger et la fiche d’évaluation des victimes » avaient effectivement été « remplies », puis transmises par le policier au parquet, mais qu’il existait, selon elle, « un doute sérieux sur le soin avec lequel ces grilles ont été renseignées ».