Bordeaux : Les cinq propositions fortes du collectif de jeunes sur les transports
MOBILITE•Alors que le contrat de Kéolis pour la gestion du réseau bordelais arrive à échéance en 2023, un collectif rassemblant des organisations jeunesses (lycéens, étudiants etc.) rend public un plan pour améliorer la mobilitéElsa Provenzano
L'essentiel
- Anticipant un renouvellement de la délégation de service public en 2023, le collectif Jeunes transports Bordeaux propose des mesures pour améliorer la mobilité.
- Le collectif a réalisé une enquête auprès de 400 jeunes et a rencontré des associations spécialisées (Vélocité, association métro Bordeaux etc.)
- Parmi les propositions fortes, des mesures tarifaires pour les mineurs, les étudiants et les personnes précaires et, de meilleures dessertes pour le campus.
- L’amélioration des transports sur la rive droite, peu irriguée par le réseau jusqu’à présent, fait aussi partie des enjeux forts des prochaines années, pour ce collectif.
En 2023, le contrat de Kéolis pour la gestion du réseau de tram et bus de la métropole bordelaise arrive à échéance et va entraîner le renouvellement de la délégation de service public (DSP). Le collectif Jeunes Transports Bordeaux, qui rassemble huit organisations, estime que c’est le bon moment pour proposer une vingtaine de mesures pour améliorer la mobilité sur l’agglomération.
Leur plan s’appuie sur une enquête réalisée d’octobre à mars auprès de 400 jeunes. Alors que trois jeunes sur quatre déclarent se déplacer en transports en commun dans ce sondage, ils demandent par exemple de meilleures dessertes du campus, de la rive droite, un plan vélo et des tarifications revues à la baisse.
Des tarifs plus bas pour les mineurs, les étudiants
Pour les étudiants et les mineurs, le collectif demande une baisse du prix de l’abonnement à 12 euros par mois, contre 20,40 euros par mois actuellement. « Il faut garder à l’esprit les différences qui existent entre notre ville et d’autres, pointe Solën Jouin, coordinatrice des jeunes communistes Gironde. L’exemple toulousain est assez marquant. Les mineurs paient 8,50 euros par mois contre 20,40 à Bordeaux, les étudiants 12 contre 20,40 à Bordeaux, alors que les dimensions sont relativement similaires et le réseau de la ville y est davantage développé puisqu’il a un métro. »
Améliorer la desserte du campus
La ligne B du tramway qui dessert le campus de Talence et Pessac est connue pour être l’une des plus encombrées. « Pour désengorger son accès, nous proposons la création d’une liane 4 bis afin de desservir le nord du campus et de nouveaux aiguillages sur la ligne B pour permettre une meilleure circulation du tram », avance Carole Mounaix, élue à l’université Bordeaux Montaigne. A plus long terme, le collectif estime que des lignes supplémentaires de bus seront nécessaires, en particulier pour transporter les étudiants qui viennent des communes les plus en périphérie.
Développer les pistes cyclables sécurisées
Le collectif partage l’idée de l’association vélocité selon laquelle il faut développer des espaces dédiés aux cyclistes, à double sens,
du centre-ville jusqu’à la rocade en passant par les campus. « Par exemple,
la piste cyclable de Doyen Brus à Arts et métiers ne pourra être pleinement effective que si elle est reliée au centre de Bordeaux », précise-t-il.
Désenclaver la rive droite
« C’est un territoire très étendu, sans point central, c’est difficile de le desservir de façon égale et des zones se retrouvent abandonnées, observe Baptiste de la FSU. Le tram A est très insuffisant et les quelques bus ne remédient pas au manque de transports en commun ». Le collectif suggère de penser à une nouvelle desserte en tram. « Il pourrait s’agir de faire traverser la ligne D par le pont de Pierre, afin qu’elle desserve le sud de la rive droite à Floirac et Bouliac, et dont le terminus pourrait être une des portes d’entrée de la métropole pour les habitants de l’Entre-deux-mers », écrit-il.
Prendre au sérieux l’hypothèse d’un métro
Pour le collectif, la saturation du réseau de transports en commun doit inviter les décideurs à anticiper, en prenant compte de la progression démographique importante à l’œuvre sur la métropole. « On a travaillé avec l’association Métro Bordeaux, qui a fait un travail riche et poussé, en mobilisant des personnes dont c’est le métier », souligne Solën Jouin. Le collectif est en lien avec le service mobilité de la métropole et souhaite avant tout « lancer le débat avec l’ensemble des élus. » Il a lancé une pétition en ligne pour ceux qui souhaiteraient soutenir son plan.