Bordeaux : En 2022, bouchées doubles sur les menus végétariens dans les cantines
ALIMENTATION•La nouvelle majorité écologiste veut progressivement introduire plus de produits végétaux dans les menus proposés aux petits bordelais
Elsa Provenzano
L'essentiel
- La majorité écologiste va introduire progressivement un deuxième menu végétarien en 2022 dans les cantines bordelaises.
- Elle fait valoir les bénéfices pour l’environnement et pour la santé des enfants, habitués à consommer trop de protéines animales.
- C’est aussi l’occasion d’améliorer plus globalement la qualité des assiettes.
Lentilles, haricots rouges, pois chiches et légumes variés vont se faire une place plus importante dans les assiettes des petits bordelais. En accord avec la loi Egalim, il existe déjà un repas végétarien par semaine dans les cantines bordelaises. Et comme dans beaucoup d’autres restaurations collectives, une alternative sans viande quotidienne existe déjà. Elle va être transformée dès septembre 2021 en alternative végétarienne (sans viande ni poisson).
« On aura toujours un repas végétarien par semaine, et au fil de l’eau, en 2022, on en introduira un deuxième dans la semaine, qui sera stabilisé en 2022-2023, c’était un engagement de notre programme », explicite Delphine Jamet, adjointe au maire en charge de l’administration générale et présidente du SIVU Bordeaux-Mérignac, la cantine centrale. Aujourd’hui le SIVU, qui sert 23 000 repas par jour, propose plus de 30 % de bio et 35 % de produits locaux.
Un plus pour la santé des enfants
« C’est essentiel pour la santé de nos enfants de manger moins de viande, il y a les problématiques du diabète, du surpoids, de l’obésité, pointe Stéphanie Anfray, présidente de la FCPE (fédération des conseils de parents d’élèves) en Gironde. Il faut une végétalisation de l’alimentation et davantage de légumineuses, ce n’est pas la FCPE qui le dit ce sont les préconisations du plan national nutrition santé. »
Devançant les arguments de ses détracteurs, et après la polémique née à Lyon, la ville fait valoir, au-delà des bénéfices du point de vue environnemental, la qualité de ces recettes végétariennes, en cours d’élaboration à la cuisine centrale de la ville. « Il faut démystifier tout ça et arrêter d’opposer les choses : on peut avoir un très bon apport nutritionnel avec un repas végétarien », estime Delphine Jamet.
Et à l’écouter, ce tournant végétarien est aussi l’occasion d’améliorer la composition des assiettes. Une fois les recettes arrêtées, des marchés pourront être passés sur les prochaines années auprès de groupements d’agriculteurs locaux, installés dans la région et dans les départements voisins. La présidente de la FCPE estime aussi qu’en achetant moins de viande, la collectivité se donne la possibilité d' en proposer une de meilleure qualité, issue d’élevages locaux. « On ne veut pas de produits de l’agro-industrie dans l’assiette de nos enfants », résume-t-elle.
À court terme, la diminution de la viande dans les repas de la restauration collective ne va pas faire baisser le budget de la ville. Elle réalisera peut-être des économies mais à moyen ou long terme, quand « une structuration de l’offre », aura eu lieu, précise Delphine Jamet.
La FCPE estime qu’il est satisfaisant de proposer deux plats végétariens dans la semaine, à condition de laisser le choix aux enfants les autres jours entre protéines végétales et animales. « Nos enfants sont de plus en plus sensibles à cette alimentation, pointe la présidente de la FCPE Gironde. Dans les lycées, notre combat c’est d’expliquer que certains élèves ne mangent pas à la cantine car ils ne consomment plus de viande et ces ados-là ne sont pas sous-alimentés, bien sûr ».