ŒNOTOURISMEComment Planète Bordeaux veut se réinventer dans l’ombre de la Cité du Vin

Le site Planète Bordeaux veut organiser « des parcours en fonction du profil aromatique et gustatif du visiteur »

ŒNOTOURISMESitué entre Bordeaux et Libourne, le site Planète Bordeaux va développer un nouveau concept pour le grand public
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Méconnu, même des Bordelais, Planète Bordeaux est la vitrine des vins d’appellation Bordeaux et Bordeaux supérieur.
  • Située entre Libourne et Bordeaux, elle veut trouver sa place dans l’ombre de la Cité du Vin.
  • Le nouveau concept se déroulera autour d’une cave unique, et d’un parcours basé sur des ateliers personnalisés.

C’est un site méconnu, même des Bordelais. « On a fait des erreurs de communication ces dernières années », reconnaît Stéphane Gabard, le nouveau président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur.

Planète Bordeaux, au bord de la RN 89 à Beychac-et-Caillau, accueille pourtant depuis 1998 une cave et un espace œnotouristique pour le grand public, sorte de vitrine pour cette immense appellation. Elle regroupe les Bordeaux blancs, moelleux, clairets, rosés, rouges, supérieurs rouges et l’IGP Fine de Bordeaux, sur un territoire de 50.000 hectares, soit la moitié du vignoble girondin. Environ 4.500 viticulteurs revendiquent cette appellation, pour 2,5 millions à 3 millions d’hectolitres produits chaque année. Pour relancer Planète Bordeaux, un nouveau projet de quatre millions d’euros a été entériné par le conseil d’administration du syndicat le 15 décembre dernier. « Créer de la visibilité sur ce que l’on va proposer et faire » sera un des grands enjeux à relever, annonce Stéphane Gabard. L’objectif serait de passer de 10.000 visiteurs par an, à un peu plus de 20.000. Très loin, toutefois, des 450.000 visiteurs de la Cité du vin…

« Plus il y aura d’offre, plus on attirera du monde »

Inaugurée en 2016, l’immense Cité du Vin de Bordeaux est venue précipiter le déclin de Planète Bordeaux. Aujourd’hui, le site situé à mi-chemin entre Bordeaux et Libourne, veut s’appuyer sur cette Cité du vin pour se relancer. « Ce n’est pas la Cité du vin de Bordeaux, mais la Cité des civilisations du vin, analyse Stéphane Gabard, notre intérêt serait donc d’être complémentaires. On veut devenir un haut lieu œnotouristique mondial, en articulation avec la Cité du vin, ainsi qu’avec le projet de site œnotouristique de Libourne, qui, on l’espère, verra le jour. Il y a un projet de cité du vin à Sauternes également, on trouve tout cela très bien, car plus il y aura d’offre, plus on attirera du monde. »

Le projet Planète Bordeaux va s’échelonner sur trois ans pour une ouverture début 2024, même si le site ne fermera pas ses portes durant les travaux. Le premier axe portera sur la cave des 1.001 châteaux, déjà existante mais qui va être mise en valeur. « On pense que c’est une richesse, car nous sommes la seule appellation qui possède une aussi grande diversité de vins de terroir avec plus de 800 références en provenance uniquement du Bordelais. »

Tirer son épingle du jeu de la crise

Autour de la cave, plusieurs thèmes seront déployés liés au goût, aux saveurs, aux senteurs. « On veut quelque chose de très humain, autour de l’expérience, que le parcours puisse se faire en fonction du profil aromatique et gustatif du visiteur ». Il y aura ainsi des ateliers d’association de dégustation, d’accord mets et vin, une boutique de circuits courts et du terroir, et une partie restauration. « Enfin, nous prévoyons un grand espace multisensoriel avec plusieurs dimensions sur nos paysages et nos métiers. »

Beaucoup de touristes visitant la Cité du vin, font aussi étape à Saint-Emilion. Stéphane Gabard relève que Planète Bordeaux a la chance de se situer à mi-chemin entre les deux. Il veut croire enfin que son projet peut sortir gagnant de la crise sanitaire. « On parle de plus en plus de circuits courts, d’activités à taille humaine, on a l’impression qu’une partie de la population s’éloigne des projets pharaoniques, on peut tirer notre épingle du jeu de cette nouvelle tendance. »