Bordeaux : Avec Kanopée Koncept, l’agriculture urbaine s’envoie en l’air
NATURE•La start-up bordelaise créée fin 2018 propose d’installer des potagers à la verticale en milieu urbain pour des entreprises et des promoteurs qu’elle sensibilise dans le même tempsElsa Provenzano
L'essentiel
- Kanopée Koncept propose d’installer des modules pour cultiver fruits et légumes en ville, à la verticale.
- Elle gère une serre qui alimente en partie un système de livraison de paniers et propose aussi des modules à des restaurants.
- Elle a des pistes de développement pour de prochains projets immobiliers et pour alimenter des restaurations collectives.
Reconnecter maraîchers et consommateurs en cultivant fruits et légumes en pleine ville : voilà l’ambition portée par François Millet, qui a fondé Kanopée Koncept, fin 2018. Pour parvenir à développer cette agriculture urbaine, la start-up a développé des sortes de pergolas qui permettent de cultiver à la verticale des végétaux, en utilisant un système d’hydroponie.
« Cela nous permet de nous installer un peu partout sur des toits, des terrasses, espaces verts, que ce soit des espaces privés ou publics, précise François Millet. On veut se mettre au milieu des populations et leur montrer comment les choses poussent. » La petite société est à un tournant et s’est positionnée sur beaucoup de projets qui pourraient éclore dans les années à venir.
Une serre et des modules de culture
En janvier 2020, une serre de 300 m2 a été installée à Floirac par la start-up qui a été accompagnée sur ce projet par la structure nationale Agripolis. Elle y cultive des légumes et fruits qu’elle propose dans des paniers proposés depuis cet été sur une dizaine de points de distribution de la métropole.
Selon les saisons et les rendements de la serre, les paniers sont complétés en lien avec des producteurs bio locaux. « Nos produits 0 km cultivés sur place ne peuvent pas être labellisés bio parce qu’on fait de l’hydroponie et le label bio exige de la pleine terre mais on n’utilise aucun produit phytosanitaire dans nos cultures », explique le fondateur de Kanopée Koncept. Le choix s’étend à une quarantaine de variétés et il suffit d’un panier d’un montant minimum de 15 euros pour commander, sans engagement.
Un module de culture a aussi été installé sur la terrasse du 5e étage du restaurant Les Tables Vatel, à Bordeaux. Quelque 90 plants servent à compléter l’approvisionnement des cuisines. Le food-truck « La Bèglaise » a aussi fait le choix d’installer un petit module qui permet de fournir en herbes aromatiques sa cuisine itinérante. Des ateliers de sensibilisation au maraîchage sont proposés à chaque fois, là où les espaces comestibles sont installés.
Des projets à consolider
A Saint-Médard-en-Jalles, où se situe le siège social de l’entreprise, la ville réfléchit à installer des modules de culture dont la production pourrait bénéficier à la restauration collective. « On fera sans doute des choses très périssables (herbes aromatiques, salades) qui s’abîment dans les transports », pointe François Millet.
« Depuis la fin d’année, je reçois une à deux demandes par semaine de promoteurs intéressés par le montage de fermes urbaines, pointe François Millet. Tout le monde se montre séduit par notre concept mais trouver des fonds pour pouvoir le faire, c’est toujours plus long. »