Gironde : L’Assemblée nationale refuse la demande de levée d’immunité parlementaire d’un député ex-LREM
POLITIQUE•La justice bordelaise avait demandé la levée de cette immunité parlementaire pour entendre Benoit Simian en garde à vue dans une enquête pour harcèlement20 Minutes avec AFP
Il fait valoir que Benoit Simian « ne s’est jamais dérobé à la justice ». Le Bureau de l’Assemblée nationale a rejeté mercredi la demande de la justice bordelaise de lever l’immunité parlementaire d’un député de Gironde, ex-LREM, afin de l’entendre en garde à vue dans une enquête pour harcèlement, dans le cadre d’une « séparation houleuse » assortie de « plaintes croisées » pour violences.
L’enquête vise Benoît Simian, député depuis 2017, passé début octobre au groupe parlementaire Liberté et Territoires.
Selon la décision du bureau de l’Assemblée, Benoit Simian a « toujours déféré aux convocations à des auditions libres que lui ont adressées les services de gendarmerie » et « il s’est engagé à se tenir à l’entière disposition de la justice et à déférer à des convocations à de nouvelles auditions libres autant de temps que nécessaire ».
Une mesure de garde à vue « ne paraît pas suffisamment étayée pour être considérée comme nécessaire »
Bien que dans sa demande formulée en septembre, le parquet de Bordeaux ait souligné qu’une mesure de garde à vue était le « seul moyen désormais » mis à sa disposition « pour le contraindre à venir s’expliquer et fixer les limites de ses agissements », le Bureau de l’Assemblée a considéré que l’audition sous ce régime privatif de libertés « ne paraît pas suffisamment étayée pour être considérée comme nécessaire ».
La demande de la justice bordelaise s’inscrit dans le cadre d’une enquête en cours, confiée à la gendarmerie, « depuis plusieurs semaines pour harcèlement moral par conjoint », à la suite d’agissements dénoncés par l'ex-épouse de Benoit Simian, a précisé le parquet.
« Il convient que cette affaire retourne là où elle aurait dû rester, dans la sphère privée » dit le député
Ce dossier est lui-même lié à une procédure de divorce « hautement contentieuse » depuis plusieurs mois, avec « plaintes croisées » des deux ex-conjoints pour violences volontaires, a-t-on ajouté de source proche du dossier. En octobre, Benoît Simian avait déploré « une instrumentalisation de (sa) position publique » et une « campagne de diffamation » par la partie adverse.
« Comme de nombreux Français, j'ai demandé le divorce. La stratégie de mon ex-épouse est d'en faire une affaire politique », a réagi Benoît Simian mercredi soir dans un communiqué.
« Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a statué sur la demande de levée d'immunité parlementaire qui était faite à mon endroit. Elle a été refusée. Il convient maintenant que cette affaire retourne là où elle aurait dû rester, dans la sphère privée », conclut-il dans ce texte diffusé sur Twitter.