Elsa Provenzano
L'essentiel
- Plusieurs agressions ont eu lieu sur la ligne Bordeaux-Agen ce week-end.
- L’agresseur est en fuite et il n’y a pas eu de blessés mais les contrôleurs pointent la nécessité de ne pas faire circuler de trains sans agents SNCF à bord.
- Inquiets pour leur sécurité et celle des voyageurs, ils exercent leur droit de retrait.
Après plusieurs agressions de voyageurs ce week-end dans des trains de la ligne Bordeaux-Agen, les contrôleurs des trains circulant autour de Bordeaux ont exercé leur droit de retrait ce lundi. Ils estiment qu’un drame a été évité de justesse et demandent que la convention TER, entre la SNCF et la Région, soit revue pour qu’aucun train ne circule sans contrôleurs à bord. Depuis deux ans, des équipes de contrôle tournent sur la ligne Bordeaux-Arcachon, par exemple.
Samedi après-midi, un homme a agressé plusieurs voyageurs du train Bordeaux-Agen, distribuant coup de poing, menaces et même un coup de couteau. « L’usager est venu voir le contrôleur pour rapporter qu’il venait d’être agressé et le contrôleur a découvert que son sac en bandoulière avait été abîmé, coupé à l’endroit où le coup avait été porté », explique Séverine Rizzi, secrétaire CGT Cheminots de Bordeaux.
« Les trains deviennent des endroits où l’on fait ce qu’on veut »
L’individu a « joué au chat et à la souris », avec les contrôleurs, se cachant dans les toilettes et changeant de niveau dans le train (à étage). Il a réussi à descendre dans une petite gare avant que la police ferroviaire, contactée par les contrôleurs, ne puisse intervenir. La même personne a été reconnue le dimanche par les agents SNCF dans l’autre sens de circulation, où elle a également agressé, au moins verbalement, des usagers. Elle a réussi à se noyer dans la foule à son arrivée à Bordeaux. « Il faut dire que les contrôleurs s’occupaient des voyageurs paniqués », précise Séverine Rizzi.
« Que se serait-il passé si des agents SNCF n’avaient pas été présents ?, interroge-t-elle. Le problème c’est que sans contrôleurs, les trains deviennent des endroits où l’on fait ce qu’on veut ». Des négociations ont eu lieu lundi dans la soirée et il en ressort selon le syndicat CGT que deux contrôleurs par train et des agents de la police ferroviaire seront affectés sur la ligne Bordeaux Agen. Les agents ont repris le travail ce mardi « ayant obtenu des conditions de travail et de transport sécurisées ». Les agents ayant fait valoir leur droit de retrait ont néanmoins écopé d’une sanction financière d’un jour.
La direction de la SNCF, contactée par 20 Minutes, ne souhaite pas s’exprimer tant que l’enquête est en cours.