EPIDEMIEFin des commerces alimentaires ouverts après 22h en Gironde

Confinement en Gironde : Tour de vis pour les commerces alimentaires et le click and collect après 22h

EPIDEMIELa préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, a pris un arrêté ce samedi matin pour renforcer les mesures restrictives prises dans le cadre du confinement. Les épiceries aux ouvertures tardives sont particulièrement ciblées
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Alertée par les forces de l’ordre d’infractions d’établissements aux règles du confinement en Gironde, la préfète Fabienne Buccio renforce les restrictions.
  • Elle prend un arrêté, applicable dès samedi, qui interdit l’ouverture des commerces alimentaires et du « click and collect » après 22 h.
  • Laurent Tournier, président du syndicat Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de la Gironde (UMIH) estime que c'est un nouveau tour de vis pour un secteur déjà en grande difficulté.

Certains établissements girondins essaient de contourner les règles du confinement en particulier après 22 h et la préfète Fabienne Buccio, alertée par les forces de l’ordre, sévit. Elle a pris un arrêté ce samedi pour aller au-delà des restrictions imposées par le gouvernement jeudi soir, comme la loi le lui permet. Après avoir consulté les élus et le monde économique, elle a décidé d’interdire sur le département l’ouverture des commerces alimentaires et l’activité de « click and collect » après 22 h, à partir de ce samedi.

Beaucoup de contrôles chez les professionnels

Un club de la métropole bordelaise s’est par exemple transformé en club privé en tentant de rouvrir en contactant ses clients les plus fidèles. Mais certains d’entre eux, choqués par la démarche, ont contacté les autorités. « Il faut comprendre que certains ont des comportements irresponsables », précise la préfète. Des infractions nombreuses, relatives notamment à de la vente d’alcool et à des rassemblements, ont été constatées sur la métropole bordelaise, mais aussi à Libourne et Arcachon.

Les grandes surfaces ont fait l’objet de nombreux contrôles depuis le début de ce deuxième confinement. Environ une sur quatre a eu des remarques, sans verbalisation au premier passage, en Gironde. Et, la semaine dernière un millier de visites de contrôles ont eu lieu chez les professionnels, grandes surfaces et commerçants, dans le département.

L'hôtellerie et la restauration très inquiètes

Un arrêté du même type avait été pris lors du premier confinement « et il y avait eu un certain nombre de fermetures d’établissements », précise la préfète. Souhaitant éviter tout rassemblement pouvant conduire à des contaminations, elle estime que l’arrêté a été « bien compris » par le monde économique.

« C’est un tour de vis supplémentaire sur le couvercle du cercueil dans lequel le Covid nous installe », réagit Laurent Tournier, président du syndicat Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Gironde (UMIH). Si la fermeture des épiceries de nuit à partir de 22 h est plutôt bien acceptée, l’arrêt du click and collect à partir de cet horaire est mal compris.

« Cela ne va pas changer leur vie au sens où le click and collect représente seulement 10 % de leur chiffre d’affaires, pour les commerces qui s’y sont mis pendant la crise sanitaire, commente Laurent Tournier. Mais, cela rajoute du stress au stress ». Environ 20 % des restaurateurs bordelais ont opté pour le click and collect pour tenter de faire face aux restrictions liées à la lutte contre l’épidémie.

Les gérants de discothèques, fermés depuis mars sont en grandes difficultés, les traiteurs aussi et, le syndicat estime qu’à court terme, une entreprise sur deux du secteur est en danger. « On prévoit une casse extraordinaire », s’inquiète le président.