RASSEMBLEMENTLe coronavirus aura-t-il la peau de la Zombie Walk à Bordeaux ?

Coronavirus à Bordeaux : Pourquoi les organisateurs de la Zombie Walk veulent-ils tant maintenir leur manifestation ?

RASSEMBLEMENTPour contourner l’interdiction de rassemblement de plus de six personnes dans l’espace public, les organisateurs de la Zombie Walk prévoient un défilé par groupes de six maximum
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • En raison de l’accélération de la circulation du virus ces derniers jours, la préfecture a indiqué vendredi qu’« Halloween ne sera pas fêté cette année. »
  • Les organisateurs de la Zombie Walk estiment pour leur part qu’ils ne sont pas liés à Halloween, et assurent que leur protocole sanitaire est compatible avec les exigences des autorités.
  • Ils veulent même faire de cette édition 2020, un événement à visée pédagogique pour rappeler de faire attention au virus et de respecter les gestes barrière.

La pandémie de coronavirus aura-t-elle la peau de la Zombie Walk à Bordeaux ? Celle-ci va jouer ses dernières cartouches ce mercredi, lors d’une ultime réunion qui doit sceller le sort de l’édition 2020 de la manifestation. Car malgré un courrier de la mairie, indiquant que la commission des manifestations publiques a émis un avis défavorable à l’organisation de l’événement, l’organisateur, Franck Bonhomme, ne veut pas lâcher l’affaire.

Il a programmé le défilé samedi 31 octobre, jour d’Halloween, à 16 h 30, au départ de la place de la Bourse. Mais en pleine pandémie de Covid-19, est-ce bien raisonnable de maintenir pareil événement ? D’autant plus que les dernières tendances concernant la circulation du virus en Gironde ne sont pas bonnes, a souligné vendredi la préfecture, qui a par ailleurs annoncé qu’« Halloween ne sera pas fêté cette année. »

Jauge abaissée et distanciation sociale entre les participants

Contacté ce dimanche par 20 Minutes, Franck Bonhomme indique que sa manifestation « n’a rien à voir avec Halloween, c’est d’ailleurs exceptionnel que nous l’organisions le même jour cette année. » Il souligne surtout qu’il va proposer un protocole sanitaire très strict, compatible selon lui avec les exigences des autorités. « Nous abaissons la jauge à 500 personnes, et nous sommes prêts à l’abaisser encore à 200 en fonction de la situation. On ne cherche pas à avoir beaucoup de monde, par ailleurs il n’y aura pas de musique, car cela rapproche les gens. » Et tous les zombies seraient évidemment masqués.

Mais quid de l’interdiction des rassemblements de plus de six personnes dans l’espace public, prolongée de trois semaines par la préfecture vendredi dernier ? « Notre défilé partira de la place de la Bourse, par petits groupes de six, voire de quatre si nécessaire » rétorque l’organisateur. « Nous avons proposé quatre parcours, sachant que le plus direct est celui qui passe par la rue Saint-Remi puis la rue Porte-Dijeaux pour aller jusqu’au cinéma Le Français, le tout sur une durée de deux heures au lieu de quatre habituellement. »

Le personnage du zombie, le plus à même de véhiculer un message sanitaire

Franck Bonhomme explique qu’il veut précisément se servir de la Zombie Walk « pour faire passer le message que le virus est là, qu’il faut s’en méfier et respecter les consignes sanitaires ainsi que la distanciation sociale, mais en continuant à vivre. » Il estime que le personnage du zombie est le plus à même de véhiculer ce message.

« Nous sommes plusieurs à estimer que notre événement est particulièrement pertinent cette année, parce que le zombie est le symbole de ce qui ne va pas, c’est le miroir des erreurs de l’humanité… Et le zombie est généralement dirigé par un virus, d’où l’idée de concevoir une marche à visée pédagogique. » L’organisateur explique par ailleurs avoir effectué des repérages samedi dans le centre de Bordeaux, et assure que « ce n’est pas quelques centaines de personnes par petits groupes de six qui vont changer quoi que ce soit à la densité de population dans les rues. »

« Le niveau de contamination rapproche la Gironde » du couvre-feu

La préfète de la Gironde a indiqué pour sa part vendredi que « le taux d’incidence est passé de 98,6 pour 100.000 habitants à 115,2 en une semaine (+17 %) pour l’ensemble du département. » Il atteint 146,6 pour la métropole et monte à 205,9 à Bordeaux. Elle assure que « ce niveau de contamination, mais surtout son accélération cette semaine, rapproche la Gironde des seuils à partir duquel le couvre-feu devient nécessaire. »

Dans ces conditions, les mesures mises en place depuis le mois de septembre sont prolongées de trois semaines. Elle demande par ailleurs d’éviter « les rassemblements privés et le brassage entre générations. »