Coronavirus en Gironde : De nouvelles mesures pour contenir la progression de l’épidémie
SANTE•Depuis une semaine la situation sanitaire s’est dégradée dans le département de la Gironde, jusqu’ici relativement épargné par l’épidémie de Covid-19. La préfète annonce des mesures pour contenir sa progressionElsa Provenzano
L'essentiel
- Les autorités ont fait un point ce mercredi alors que la situation sanitaire s’est fortement dégradée depuis une semaine en Gironde.
- Des contrôles accrus dans l’hôtellerie-restauration et le milieu sportif sont notamment prévus.
- Les 20-40 ans, identifiés comme ayant pu se relâcher sur les mesures de protection, vont être sensibilisés.
Alors que la première vague de l’épidémie de Covid-19 a plutôt épargné la Gironde, la situation s’y dégrade progressivement depuis la mi-août, date à laquelle les hospitalisations de personnes testées positives au Covid ont repris. Et, depuis mercredi dernier le directeur du CHU de Bordeaux Yann Bubien estime « que tous les signaux sont au rouge ». L’agence régionale de santé relève 44 clusters dans le département, dont 15 à 20 sont qualifiés de préoccupants. Et 21 patients positifs au Covid-19 sont hospitalisés au sein du service de réanimation du CHU de Bordeaux.
Jugeant la situation « sérieuse », la préfète de la Gironde Fabienne Buccio a annoncé ce mercredi des mesures « pour contrôler l’épidémie afin qu’elle reste sur un plateau ». A ce stade, elle précise qu’un reconfinement partiel n’est pas du tout d’actualité.
Contrôler davantage l’hôtellerie-restauration
La préfète et la municipalité sont en discussion avec le syndicat Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) pour améliorer le respect des règles sanitaires dans les cafés et restaurants. La préfète a fait part de son intention de cibler « les mauvais joueurs » pour ne pas pénaliser toute une profession, déjà à la peine dans un contexte économique difficile. Cinq établissements ont déjà fait l’objet de fermetures administratives. « Il faut renforcer les contrôles pour éviter des clusters urbains », a appuyé Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.
Rappeler à l’ordre les 20-40 ans
Chez les 20 à 40 ans, chez qui le Covid-19 donne le plus souvent lieu à des formes modérées voire asymptomatiques, les autorités ont constaté un relâchement des mesures de protection pendant l’été, souvent à l’occasion d’événements privés. « Ce n’est carrément pas possible, on ne peut pas laisser se constituer ce réservoir, alerte le professeur Denis Malvy, responsable de l’unité maladies tropicales et du voyageur du CHU de Bordeaux. Si ça continue, à un moment donné, les personnes les plus vulnérables vont en payer le prix fort ».
Ce spécialiste a rappelé la nécessité de respecter les gestes barrières pour limiter la propagation du virus. Il estime qu’il faut contenir la diffusion du virus avant la mi-octobre, sachant qu’après, d’autres virus hivernaux vont venir compliquer la tâche des soignants.
Surveiller le milieu sportif
L’ARS s’inquiète des contaminations dans le monde du sport, que ce soit lors de matchs, d’entraînements ou dans les vestiaires. La préfète réfléchit à établir des périmètres autour des stades (foot et rugby) sur lesquels il serait obligatoire de porter un masque.
Au CHU, on insiste sur la préparation des équipes, bien plus aguerries qu’au début de l’épidémie au printemps dernier. « On est en tension mais on ne manque de rien, ni de matériels ni de médicaments, assure le professeur Didier Gruson, chef du service de réanimation au CHU de Bordeaux. Pour l’instant, on peut travailler sereinement ». « 2.000 dépistages sont réalisés par jour, complète Yann Bubien. Il est vrai que leur nombre a explosé après le retour des vacances mais on met tous les moyens pour que ça se passe le mieux possible ». Mieux armées qu’il y a quelques mois, les autorités espèrent contenir la forte augmentation du nombre de cas.