Coronavirus en Gironde : La délinquance fléchit, les gendarmes renouent avec la prévention
PROXIMITE•L'opération « #RépondrePrésent est un moyen de montrer que nous ne sommes pas uniquement là pour verbaliser les gens mais pour aussi pour soutenir la population », explique le lieutenant colonel Stéphane RousseauM.P.
L'essentiel
- Alors que la délinquance a fléchi de 30 % en Gironde depuis le 17 mars et le début du confinement, les gendarmes ont plus le temps de concentrer leurs efforts sur la prévention.
- Sous le hastag #RépondrePrésent et une nouvelle campagne de communication, la gendarmerie de Gironde communiquent les bons réflexes aux commerçants, aux entreprises ou aux personnes vulnérables sur la sécurité, les violences faites aux femmes ou la cybercriminalité.
- L’opération Tranquillité entreprises et commerces a, par exemple, été lancée et propose aux entreprises et aux commerces fermés d’être surveillés par des gendarmes qui effectuent des rondes régulières.
La délinquance a fléchi de 30 % au mois de mars en Gironde, par rapport à mars 2019. Une tendance qui serait liée à « la multiplication des contrôles » durant le confinement et au « quadrillage des zones » qui auraient « gêné les délinquants », détaillait récemment Olivia Poupot, colonel du groupement de gendarmerie de Gironde. Une baisse qui permet aux quelque 600 militaires déployés en zone gendarmerie de concentrer leurs efforts sur la prévention.
En période de confinement, la gendarmerie a choisi de regrouper ses actions sous le hashtag #RépondrePrésent. Au programme de la déclinaison girondin ? La création de supports de prévention pour que les gendarmes communiquent les bons réflexes aux commerçants, aux entreprises ou aux particuliers et un effort de communication auprès des plus de 100.000 abonnés de la page Facebook de la gendarmerie. « Les hayons de nos véhicules seront également bientôt floqués les numéros utiles, comme le 3919 pour le signalement des violences faites aux femmes », précise Olivia Poupot, ce vendredi à 20 Minutes.
« En tant normal, l’activité est telle que les militaires ne peuvent pas aller à la rencontre des personnes vulnérables. Aujourd’hui, les patrouilles peuvent prendre le temps de réinvestir de champ de mission, de travailler avec les élus et les entreprises ou de relayer le travail des professionnels de santé », poursuit le colonel. « Ce #RépondrePrésent est aussi un moyen de montrer que nous ne sommes pas uniquement sur le bord des routes à faire respecter le confinement et à verbaliser les gens, ajoute le lieutenant-colonel Stéphane Rousseau, contacté par 20 Minutes. Aider et soutenir la population fait partie de nos missions et nous avons aujourd’hui beaucoup plus le temps de le faire, alors il ne faut pas hésiter. »
Eviter l’écueil du relâchement dans la vigilance
Ne pas hésiter à contacter la gendarmerie pour profiter, par exemple, de l’opération Tranquillité entreprises et commerces. Inspiré de l’opération Tranquillité Vacances proposée aux particuliers durant les vacances, ce dispositif s’adresse cette fois aux entreprises et aux commerces fermés en raison des mesures de confinement et qui peuvent être surveillés par des gendarmes qui effectuent des rondes régulières.
« Le télétravail a fait un bond énorme. On communique aussi beaucoup sur la cybercriminalité, alors que les arnaques en ligne se multiplient. On évoque aussi le cyberharcèlement, la malveillance », détaille le lieutenant-colonel Rousseau. Aux entreprises, les gendarmes expliquent l’importance « d’une bonne sécurisation du site », aux pharmaciens devenus point de relais pour les victimes des violences conjugales et intrafamiliales, ils détaillent les démarches d’aide aux femmes en danger, « comme appeler le 17, rapidement ».
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Le nombre de cambriolages et d’atteintes aux personnes et aux biens diminue depuis le 17 mars et le début du #RestezChezVous. L’opération #RestonsPrésents veut ainsi éviter l’écueil du relâchement dans la vigilance et d’une recrudescence des actes de délinquance à la sortie du confinement. En allant à la rencontre des personnes vulnérable et en redoublant de communication, dixit Olivia Poupot, la gendarmerie de Gironde veut responsabiliser chacun : « Il ne faut pas hésiter à s’informer et surtout, profiter de pouvoir aller à la rencontre des gendarmes pour leur poser des questions. »