PORTRAITQui est Fanny Quandalle, candidate aux municipales à Bordeaux ?

Municipales 2020 à Bordeaux : Fanny Quandalle, seule femme en lice et « candidate des travailleurs »

PORTRAITCandidate Lutte ouvrière il y a six ans, Fanny Quandalle repart pour un tour et est la seule femme en course à la mairie de Bordeaux
Marion Pignot

Marion Pignot

L'essentiel

  • Fanny Quandalle était tête de liste Lutte ouvrière aux municipales de Bordeaux en 2014 et avait obtenu 0,51 %.
  • L’employée de la poste de 47 ans a annoncé dès 2019 qu’elle serait candidate en 2020 et, pour ce scrutin 2020, assure « vouloir faire entendre la voix de travailleurs ».
  • Parmi ses propositions phares, défendre les idées de Lutte ouvrière forcément, mais aussi la réquisition des logements vacants ou la gratuité des transports en les faisant payer « aux grands patrons ».

Elle tracte tous les jours depuis quinze jours. Ses points de rendez-vous ? Les quartiers populaires, ceux de Bacalan ou du Grand Parc, « là où l’on retrouve ceux qui nous ressemblent, ceux qui seraient susceptibles de rejoindre nos combats et de se retrouver dans notre programme », explique Fanny Quandalle, candidate Lutte ouvrière aux municipales de Bordeaux et seule femme en lice de ces municipales à Bordeaux.



Ce lundi soir, à l’arrêt de tram Brandenburg, la Calaisienne d’origine débarquée à Bordeaux en 1998 s’est entourée de ses colistiers « et camarades » pour aller à la rencontre des « citoyens qui en ont marre que rien ne se règle dans les urnes ». Sur la liste LO, des chômeurs, des musiciens, des allocataires, des retraités, « que des travailleurs dont on n’entend jamais la voix ». « C’est la crise et je suis là pour être leur porte-voix, explique l’employée de la poste de 47 ans. Le porte-voix de ceux qui en ont marre du choix par défaut ou du vote barrage et qui veulent enfin voter pour leurs idées. »

« On n’est pas là pour faire du people, on est là pour parler du peuple »

Produit de Lutte ouvrière, Fanny Quandalle, qui était déjà dans la course à la mairie de Bordeaux il a six ans, défend les quartiers de Bacalan, du Grand Parc ou des Aubiers « discriminés et oubliés », la fin des inégalités hommes-femmes, la réquisition des logements vacants ou la gratuité des transports. « Mais attention, uniquement si ce sont les grands patrons qui mettent la main à la poche », précise celle qui refuse de parler de sa vie privée. « On n’est pas là pour faire du people, on est là pour parler du peuple », lâche Fanny Quandalle qui a rejoint LO il y a vingt ans, y voyant une « alternative construite pour dire "non" au capitalisme ».

Fanny Quandalle se dit cartésienne, réfléchie et « sans filtre ». Ses yeux brillent et ses mains s’emballent quand elle évoque la lutte des classes ou contre le racisme, les « "gilets jaunes" que l’on a diffamés » et Calais, exemple « de l’injustice sociale ». Mais aussi Philippe Poutou, « compagnon dans la lutte mais qui a fait alliance avec LFI qui prétend que c’est grâce aux urnes que tout va s’arranger ».

« Les urnes, c’est une illusion »

Ne pas croire aux urnes et être candidate aux municipales ? « Cela peut être paradoxal, mais je pense sincèrement que les urnes, c’est une illusion. Mais Lutte ouvrière s’empare de tous les moyens pour faire connaître ses idées et à chaque élection je serai là pour défendre le camp des travailleurs. » Alors tous les samedis, Fanny Quandalle va aussi sur les marchés distiller les idées de son parti et convaincre de potentiels camarades.


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« C’est une femme de terrain, qui ne lâche rien », commente Pierre Soler. Le musicien de 59 ans a été « séduit », dit-il, par le « charisme et la détermination » de Fanny Quandalle « à peine avait-elle frappé » à sa porte. Depuis, le quinqua qui ne s’était jamais engagé en politique tracte et soutient mordicus la candidate, se retrouvant « dans chacune de ses prises de parole ». Dimanche soir, il sera à ses côtés pour suivre les résultats du scrutin bordelais. Et Fanny Quandalle de préciser : « On a réservé une salle et on va vivre ça entre nous. Surtout, on va préparer la suite car le combat ne s’arrêtera pas le soir du 15 mars. »