VIDEO. Street art à Bordeaux : Avec Matth Velvet, une nouvelle pépite fait le mur à l'institut Bernard-Magrez
CULTURE•Jusqu’au 22 mars, une exposition de street art de l’artiste Matth Velvet est visible à l’institut culturel Bernard-MagrezElsa Provenzano
L'essentiel
- L’artiste Matth Velvet expose à l’institut culturel Bernard Magrez jusqu’au 22 mars.
- Il propose une réflexion autour des objets de consommation en jouant sur une palette de couleurs chaudes.
- Il a travaillé pendant trois mois en résidence à l’institut, qui lui a donné carte blanche.
Après trois mois en résidence à l’Institut culturel Bernard-Magrez de Bordeaux, l’artiste Matth Velvet, un jeune Nantais néobordelais, expose ses toiles au pavillon de la Boétie jusqu’au 22 mars. Remarqué par l’Institut pour son travail sur la couleur, il a eu carte blanche pour produire son expo « Standard club » qui propose une réflexion autour des biens matériels.
Les œuvres ont toutes été peintes au pinceau et à la peinture acrylique. Et, si la plupart ont été réalisées en atelier, une peinture monumentale est aussi exposée à l’extérieur, dans la cour, sur un mur dédié de six mètres sur six.
Une palette de couleurs bien à lui
« A la base j’étais designer industriel mais je ne le suis plus aujourd’hui, explique l’artiste en se présentant. Je préfère que les choses que je dessine restent à l’état de tableaux. » C’est donc en connaissance de cause qu’il pose un regard critique sur les objets de consommation et sur la standardisation de leur mode de production.
Une palette de couleurs autour du violet, du bleu et du jaune traverse l’ensemble de son travail et lui donne une chaude unité. « Elle permet d’exprimer beaucoup de typologies de lumière », précise-t-il. S’il a une affection pour les objets, notamment du passé en représentant des autos tamponneuses ou de petites voitures anciennes par exemple, il s’interroge aussi sur la nécessité d’en accumuler. Il peint une toile figurant un amas d’objets parmi lesquels une Porsche, qu’il décrit comme ce qui lui était présenté étant enfant comme « un symbole de réussite ».
Pour les scènes d’intérieur, il a fait le choix de peindre sur de vieilles portes récupérées dans la rue qui offrent des cadres de choix. On y découvre des bâtiments dont la fragilité de l’ossature est mise à jour ou l’intrusion de cambrioleurs venus dérober des biens.
Quand il peint dans la rue, Matth Velvet procède de la même façon qu’en atelier : « Je choisis des murs qui peuvent faire office de cadres pour réaliser de vrais tableaux gratuits », confie-t-il.
L’accompagnement par l’Institut de mécénat privé a l’air de porter ses fruits. Ainsi Rouge, la première artiste accueillie en résidence au château Labottière a vendu les trois-quarts des œuvres de son exposition lors du vernissage à Bordeaux.