PHENOMENEUne BD pour enfants revient sur l’affaire du coq Maurice

Ile d’Oléron : Une maison d’édition régionale revient sur l’affaire du coq Maurice dans une BD pour enfants

PHENOMENELes éditions Terres de l’Ouest, dans les Landes, viennent d’adapter en BD l’affaire du coq Maurice de l’île d’Oléron, qui avait défrayé la chronique en 2019
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le coq Maurice et sa propriétaire Corinne Fesseau, avaient été poursuivis par des voisins qui considéraient que l’animal faisait trop de bruit.
  • En septembre, le tribunal de Rochefort avait finalement conclu que le coq pouvait continuer de chanter.
  • Cette affaire est devenue le symbole de la ruralité, et de ses bruits.

C’est une affaire qui a défrayé la chronique en 2019. L’histoire du coq Maurice de l’île d’Oléron (Charente-Maritime), et de sa propriétaire Corinne Fesseau, attaqués en justice par des voisins parce que l’animal chantait trop fort, est devenue le symbole de la défense de la ruralité (et de ses bruits)…

Sans surprise, l’affaire qui a été largement couverte médiatiquement, fait l’objet aujourd’hui d’un ouvrage. C’est un éditeur régional, Terres de l’Ouest, basé à Seignosse dans les Landes, qui s’en est emparé pour sortir une bande dessinée plutôt à destination des enfants, intitulée Qui veut la peau de Moris le coq ? « Je suis d’origine charentaise, nous raconte le gérant des éditions Terres de l’Ouest, Benjamin Jugieau, et je connais des auteurs du côté de l’île d’Oléron, notamment un qui est ami avec Corinne Fesseau. Quand j’ai entendu parler de cette histoire, je me suis dit que cela ferait une bonne bande dessinée, et j’avais déjà une équipe sous la main. »

« Incompréhension entre villes et campagnes »

L’ouvrage a été présenté en décembre. « On a fait le lancement avec Corinne Fesseau, nous avions même monté un poulailler, c’était très sympa. » Mais derrière le côté amusant de l’histoire, Benjamin Jugieau et son équipe ont voulu se pencher sur un véritable fait de société.

« La victoire de cette propriétaire et de ce coq reste un cas isolé, car d’autres ont perdu leur procès, quand ce ne sont pas les mares aux grenouilles qui doivent être rebouchées, comme c’est le cas en Dordogne. Le procès de Maurice le coq pose donc bien un problème de société qui en dit long sur le vivre ensemble et sur l’incompréhension qui règne dorénavant entre villes et campagnes. »

« Les gens s’intéressent de plus en plus à leur région »

La BD raconte ainsi l’histoire d’un coq qui décide de ne plus chanter, suite à l’arrivée de la famille Gondin Ronchon qui menace de faire appel à l’armée et la gendarmerie s’il continue de faire du bruit. Problème : ce coq rythmait la vie du village, et celle-ci s’en retrouve fortement perturbée. La famille Gondin Ronchon finit par se mettre tout le village à dos, et fuit en courant. « Et tout se termine avec un banquet à la Astérix et Obélix » précise Benjamin Jugieau.

L’éditeur landais devrait poursuivre son travail sur l’identité régionale, avec la publication prochaine d’autres ouvrages sur l’histoire de l’île d’Oléron. « Les gens s’intéressent de plus en plus à leur région, à leur culture, à leur histoire » assure le responsable éditorial.

Qui veut la peau de Moris le coq ?, par Evelyne Néron Morgat, Ludo et Florian Horru, éditions Terres de l’Ouest, 8,99 euros.