Bordeaux : « La croissance de l’aéroport en 2019 est exceptionnelle, mais ce ne sera pas la tendance future »
INTERVIEW•Pascal Personne, président du directoire de l’aéroport de Bordeaux, annonce une croissance de l’ordre de 12 % pour l’établissement en 2019Mickaël Bosredon
L'essentiel
- L’aéroport de Bordeaux Mérignac devrait atteindre les 7,5 millions de passagers à la fin de l’année.
- 2019 a été une année exceptionnelle, souligne Pascal Personne, grâce à une quarantaine de nouveautés.
- Le président de l’aéroport revient aussi sur la grève de jeudi, et s’attend à une journée difficile.
20 Minutes a rencontré ce mercredi Pascal Personne, président du directoire de l'aéroport de Bordeaux Mérignac. Il revient sur l’année 2019 qui s’annonce « exceptionnelle » en termes de croissance, sur les projets de développement de l’établissement, et sur… la grève de jeudi.
A la veille d’une grève qui devrait être assez suivie, quelles sont les dernières prévisions de trafic dont vous disposez ?
La journée du jeudi 5 décembre s’annonce difficile. Le service minimum nous a été demandé, en supprimant, a minima, 20 % de nos vols. Le début de journée risque d’être très difficile, même si je ne peux pas en dire beaucoup plus…
L’aéroport de Bordeaux Mérignac va terminer l’année 2019 avec une croissance de + 12 %. Comment expliquer un tel succès ?
C’est vraiment exceptionnel. C’est une croissance que l’on avait plutôt au début des années 2010, quand on a ouvert notre nouveau terminal low cost, Bili. Alors, pourquoi une croissance aussi forte ? C’est parce que nous avons eu une quarantaine de nouveautés en 2019 avec notamment l’ouverture d’une base Ryanair, et c’est ce qui explique environ 75 % de cette croissance. Nous devrions ainsi atteindre les 7,5 millions de passagers à la fin de l’année. Mais attention, ce n’est pas du tout la tendance générale qui va suivre ces prochaines années.
Quelles ont été les destinations phares de l’année 2019 ?
Finalement, une destination qui reste attractive c’est Paris, même si elle est en légère baisse de l’ordre de 3 %. Air France fait des efforts pour résister à cette concurrence vive qu’est la LGV. Lyon reste aussi une desserte qui marche bien, tout comme Londres. A l’international, le Portugal a des très forts taux de croissance, entre + 30 % et + 50 % !
L’aéroport est engagé dans une importante phase de travaux, où en est-on ?
C’est un très gros chantier dans lequel on est engagé jusqu’en 2023. Nous avons deux phases, avec la création d’un satellite international, du côté du hall A. Il est en cours de construction et il devrait être mis en service au début de l’été 2020. L’autre volet, ce sont les travaux d’accessibilité, avec la rénovation des parcs auto rapprochés, et il y aura le volet de l’insertion future du tramway, prévu pour 2022. C’est un chantier complexe dans lequel il faudra modifier l’espace public.
Les élus, les riverains, dénoncent l’étalement des parkings autour de l’aéroport. Ce chantier va devoir aussi remédier à cette problématique ?
Oui bien sûr, mais ce sera débattu par les actionnaires lors du prochain conseil de surveillance le 17 décembre. Mais il est bien évident que nous nous engagerons dans le développement de parkings silos, et le parking P4 sera donc le dernier parking à plat de l’aéroport. Des projections sont d’ores et déjà faites. Nous allons aussi nous engager fortement dans la transition énergétique, et nous aurons à améliorer la problématique des nuisances sonores.