INTERVIEWLe député Benoit Simian plaide pour un nouveau grand pont sur la Garonne

Grand contournement de Bordeaux : « Il faut passer du pont d’Aquitaine au pont de la Nouvelle-Aquitaine » plaide le député Benoit Simian

INTERVIEWLe député LREM de la Gironde revient à la charge sur le projet de grand contournement de Bordeaux, mettant en avant un tracé par le Médoc avec un nouveau pont reliant la Gironde à la Charente
Mickaël Bosredon

Propos recueillis par Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Quasiment seul sur ce dossier désormais, le député LREM de la cinquième circonscription (Médoc) n’abandonne pas pour autant l’idée de ce grand contournement routier.
  • Il plaide par un trajet passant par la forêt du Médoc qui desservirait le port du Verdon et les stations balnéaires.
  • Il met aussi en avant la construction d’un nouveau pont de huit kilomètres sur la Garonne, pour relier la Gironde à la Charente.

On apprenait en septembre dernier que le projet de grand contournement de Bordeaux n’était pas mort. Le principe d’une étude avait en effet été validé en début d’année par Elisabeth Borne, la ministre de l’Ecologie, du temps où elle était aux transports. Mais du côté de la métropole de Bordeaux, on semble malgré tout vouloir enterrer le dossier, lui préférant un barreau routier entre Mussidan et Langon de 80 km environ. Aujourd’hui, le député LREM de la cinquième circonscription de la Gironde, Benoit Simian, revient à la charge sur ce projet qu’il estime absolument nécessaire.

Vous continuez à vouloir un grand contournement de Bordeaux par le Médoc, alors que les autres élus semblent avoir enterré le dossier. Pourquoi ?

Nos prédécesseurs ont échoué sur ce sujet car à l’époque, beaucoup de peurs avaient été agitées, en raison du nombre de tracés qui étaient proposés. On avait créé de l’anxiété à l’échelle de toute la Gironde, et on s’était mis à dos toutes les filières. Il n’empêche que nos aînés, Philippe Madrelle en tête, avaient raison : il faut ce contournement. Nous sommes congestionnés, asphyxiés, et cela a des conséquences sur l’économie, l’environnement car cela génère du CO2, et sur le social.

En quoi le tracé que vous défendez, et qui passerait par le Médoc à travers la forêt, est-il le plus pertinent ?

J’ai une responsabilité d’aménagement du territoire, et je veux la relance du port du Verdon et l’attractivité touristique de nos stations sur la côte. Donc j’assume ce tracé par le Médoc avec une sortie à Hourtin, une à Lesparre, et une vers l'aéroport de Mérignac, et un ouvrage d’art qui nous relie à la Charente à Mirambeau. Ce pont sera nécessaire, car si dans un avenir proche il faut faire des travaux sur le pont d’Aquitaine, qui est vieillissant, nous n’avons pas de plan B. Nous sommes passés de Bordeaux au grand Bordeaux, il faut passer du pont d’Aquitaine au pont de la Nouvelle-Aquitaine. Parallèlement, en tant que rapporteur du budget transport, je peux vous dire que c’est le projet le plus réalisable. On serait sur un coût d’un milliard d’euros, dont 500 millions d’euros pour cet ouvrage d’art de huit kilomètres. Il est donc urgent maintenant de lancer cette étude.

Quel serait le calendrier de ce projet ?

Entre les études et la réalisation, c’est un projet qui prendrait une quinzaine d’années. Mais je crois aussi à un bouquet de solutions pour régler le problème de la congestion, et cela va de la voie dédiée sur la rocade au plan vélo en passant par le RER métropolitain, qui répond à la demande des territoires périphériques de la métropole.

L’argument environnemental est souvent avancé contre ce projet, qu’en dites-vous ?

Je tords le cou à cette idée que ce projet ne peut plus être d’actualité pour des raisons environnementales, car je rappelle que nous n’avons pas ici la forêt d’Amazonie. Nous avons de la sylviculture, avec des pins plantés par l’homme, on ne touche donc pas à de la forêt primaire. Et la route de demain, qui sera zéro émission, accueillera des voitures à hydrogène, électriques, hybrides, ou encore au gaz de ville… Cela peut paraître loin, mais je pense que les choses vont maintenant aller vite dans ce domaine, sans doute dans les dix ans.