TRANSPORTSLa reprise de la ligne C du tram à Bordeaux annoncée pour le 28 septembre

Bordeaux : La reprise de la ligne C du tram programmée le 28 septembre, fin du casse-tête pour Kéolis

TRANSPORTSLa date de reprise du trafic sur la ligne C, interrompu depuis le 18 mai entre Quinconces et la gare à cause de l’incendie du parking des Salinières, a enfin été annoncée officiellement ce mardi
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le trafic pourra donc reprendre normalement sur la ligne C à partir du 28 septembre.
  • Depuis le 18 mai c’est un véritable casse-tête pour Keolis Bordeaux, notamment en ce qui concerne la partie entre la gare et le terminus Pyrénées, au sud.
  • Les rames qui doivent partir en maintenance sont en effet acheminées jusqu’au dépôt sur des remorques porte-chars.

Quatre mois (presque) jour pour jour après l'incendie du parking des Salinières, Bordeaux Métropole a enfin annoncé une date de reprise de la circulation des trams sur la ligne C. Celle-ci avait dû en effet être coupée entre la gare Saint-Jean et Quinconces, le temps d’intervenir sur le parking, où plus de 300 voitures étaient restées coincées dans les sous-sols le 18 mai au soir. En attendant, un réseau de bus de substitution a été mis en place entre ces deux stations.

La ligne pourra fonctionner à nouveau normalement à partir du samedi 28 septembre prochain, a annoncé ce mardi après-midi Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole. « La ligne devrait être effective pour le match des Girondins contre le PSG ! » s'est réjoui le président. Mais il faudra tout de même attendre une validation qui doit tomber dans le courant de la semaine prochaine. Et il faudra une toute petite marche à blanc au préalable.

Voilà qui va permettre à l’entreprise Keolis, qui exploite le réseau de transports à Bordeaux, de souffler un peu. Car depuis quatre mois, c’est un véritable casse-tête qui se pose pour les techniciens.

La section entre la gare et le sud pas reliée au dépôt de maintenance

« L’organisation du réseau est telle que lorsqu’on interrompt la circulation sur une partie d’une ligne, on l’interrompt sur l’ensemble de la section jusqu’au point de retournement, là où il y a des aiguillages », explique à 20 Minutes Antoine Lequeux, directeur de la maintenance patrimoniale chez Keolis Bordeaux. « En l’occurrence, sur la ligne C, les aiguillages se situent à la gare Saint-Jean et à Quinconces. C’est pourquoi la portion entre Quinconces et gare Saint-Jean n’est plus exploitée depuis le 18 mai. »

Si la portion de ligne entre Quinconces et Parc des Expositions, le terminus au nord, est reliée au dépôt de maintenance, situé à Bastide sur la rive droite, ce n’est pas le cas de la section entre gare Saint-Jean et le terminus Pyrénées, au sud. Celle-ci s’est ainsi retrouvée isolée du reste du réseau à compter du 18 mai.

Transport exceptionnel pour acheminer les rames

« Au moment de l’incendie, il y avait sept rames qui se sont retrouvées bloquées sur cette portion-là, poursuit Antoine Lequeux. On a continué à exploiter cette partie de ligne avec ces sept rames, mais la complexité s’est posée lorsqu’il a fallu commencer à effectuer les premières opérations de maintenance. »

Chacune des rames circule chaque jour environ 300 km sur cette portion, et un passage par le dépôt de la Bastide pour maintenance est obligatoire tous les 20.000 km, soit toutes les six à huit semaines. Et comme il est interdit de circuler au-dessus du parking des Salinières, la seule solution pour les acheminer rive droite était d’emprunter la route. « Nous avons donc sollicité une entreprise spécialisée dans le transport exceptionnel, pour pouvoir acheminer dans les deux sens des rames entre le dépôt et cette section de la ligne C. »

Chaque acheminement coûte 15.000 euros

Ces acheminements s’effectuent avec des remorques porte-chars. « Avec des rampes, on relie les rails du tram à des rails posés sur la remorque du camion, puis avec un treuil on tire la rame sur le camion. C’est une opération qui est connue quand les rames neuves sont livrées sur le site de Bastide, mais elle est faite normalement en atelier, sur des voies sur fosses. Là, il faut exécuter ces opérations sans accessibilité sous le tram. » Elles s’effectuent de nuit, à la station Carle-Vernet, et durent environ 4 h.

Mais cela vaut uniquement pour les rames courtes, d’une longueur de 32 m. Or, au moment de l’incendie, cinq rames longues (42 m) se trouvaient sur la portion entre gare Saint-Jean et Pyrénées. Et cela n’a pas été la même affaire. « Il a fallu les démanteler en trois éléments pour les acheminer au dépôt, détaille Antoine Lequeux. Il faut s’imaginer segmenter une rame quand il faisait 41°C en juillet ! Depuis, évidemment, nous ne remettons plus de rames longues sur cette portion. »

« Mobilisation exceptionnelle »

A fin août, quelque 27 acheminements de rames avaient été effectués. Sachant qu’un acheminement coûte environ 15.000 euros. « Et à cela il faut rajouter le coût d’intervention sur un site distant, car chaque nuit, il y a deux techniciens de Keolis qui se dépêchent sur cette section de ligne, pour diagnostiquer les rames et éventuellement traiter les pannes qui peuvent l’être en dehors des ateliers. »

Ce ballet discontinu de rames, « c’est une première sur Bordeaux, et même en France, assure Antoine Lequeux, qui souligne la mobilisation « exceptionnelle des techniciens de Kéolis pour garder un service de qualité. »

Allongement des quais

Pendant cette phase d'interruption, des travaux ont été diligentés par Bordeaux Métropole pour allonger le quai de la station Bourse. Ce qui va permettre de recevoir les rames longues dans de bonnes conditions. Cette opération d'allongement des quais des stations de la ligne C avait démarré en 2018, mais il restait encore la place de la Bourse à traiter, « où les contraintes architecturales sont plus fortes » souligne Antoine Lequeux. « Il faut savoir que c'est la seule station du réseau qui possède cette configuration, à savoir qu'elle n'est pas dotée de mobilier urbain, d'affichage voyageurs ni de distributeur de titres de transport. Là, il y a eu un effet d'aubaine pour effectuer ce chantier, puisque la ligne C est coupée à cet endroit. »