Gironde: Une bourse d'échanges de logements sociaux créée pour les ménages du parc HLM
HABITAT•Les locataires du parc HLM en demande de mutation peuvent désormais s'échanger leurs logements sur une plateforme dédiéeMickaël Bosredon
L'essentiel
- Cette initiative de la Conférence départementale HLM de la Gironde doit permettre de fluidifier les demandes de mutation, qui représentent 27 % des demandes de logement social dans le département.
- Les ménages pourront s’échanger leurs logements même s’ils louent auprès de bailleurs différents.
- Le système prendra la forme de petites annonces à déposer sur une plateforme spécifique.
Le dispositif n’entend pas « résoudre la tension sociale » sur Bordeaux Métropole et en Gironde, prévient Daniel Palmaro, président de la Conférence départementale HLM de la Gironde. Mais au moins « fluidifier » les demandes de mutation des locataires à l’intérieur du parc social.
La Conférence départementale HLM a officiellement lancé ce jeudi sa bourse d'échanges de logements sociaux, une plateforme numérique qui va permettre aux locataires de l’ensemble du parc social girondin, de s’échanger ses logements en fonction de l’évolution de ses besoins et de sa situation. L’idée est de faciliter la mobilité résidentielle, quand une demande de logement social sur quatre (27 % exactement) émane d’un ménage déjà locataire du parc HLM.
Aquitanis, 3F, Gironde Habitat, Mésolia… La plupart des bailleurs du département ont adhéré au dispositif, ce qui représente un peu plus de 90.000 logements sur le département.
« Un locataire de Gironde Habitat peut échanger avec un autre de Clairsienne »
« L’intérêt de cette bourse d’échange, ajoute Sigrid Monnier, directrice générale de Gironde Habitat, c’est qu’un locataire de Gironde Habitat peut échanger un logement avec un locataire de Clairsienne. Ce qui n’était pas simple à réaliser jusqu’à maintenant. C’est un système de petites annonces que l’on dépose sur la plateforme, la machine repère les annonces qui correspondent et signale aux personnes qu’elles peuvent entrer dans un processus d’échanges. »
« Cela fait partie des outils qui doivent permettre aux ménages d’être acteurs de leur mobilité, qui peut être motivée par différents motifs : l’arrivée d’un enfant, un changement de travail, un rapprochement familial, ou pour des questions de montant de loyers… » précise Daniel Palmaro.
Quelque 16.000 logements sociaux réalisés en dix ans sur la métropole
Directrice de l’habitat et de la politique de la ville à Bordeaux Métropole, Karine Gessner se réjouit de la mise en place de ce dispositif sur un territoire en tension. « Rien que sur la métropole, nous avons 40.000 demandes de logement social, et plus de 30 % sont liés à de la mutation » souligne-t-elle.
La métropole compte désormais 24 % de logements sociaux. Avec toujours de fortes disparités entre les communes. « Mais en dix ans on a beaucoup rééquilibré les situations, insiste Karine Gessner : celles qui n’avaient qu' 1 ou 2 % de logements sociaux sont passées à 11-12 % minimum, et celles comme Lormont qui en avaient 70 % sont passées à 50 %. Cela a été possible car on a réalisé 16.000 logements en dix ans, avec des pics de construction à 2.500-3.000 logements sur une année. Malgré cela, la demande continue à être de plus en plus forte, notamment car il s’installe 20.000 personnes supplémentaires par an en Gironde. »
Et aussi parce que de plus en plus de ménages, se retrouvent éjectés d’un marché privé qui a littéralement flambé ces dernières années sur la métropole.