ENQUETEDeux étudiants sur cinq en difficulté pour se loger en Nouvelle-Aquitaine

Nouvelle-Aquitaine: Deux étudiants sur cinq ont rencontré des difficultés pour se loger en 2018

ENQUETEUne grande enquête sur les conditions de vie des étudiants de Nouvelle Aquitaine a été menée entre le 5 février et le 15 avril 2018. Les résultats viennent d'être dévoilés
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Une première étude sur les conditions de vie des étudiants à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine a été menée en 2018.
  • Les résultats montrent des difficultés sur le logement, l’accès à la santé, etc., même si les situations sont contrastées d’un département à l’autre.
  • La ComUE d’Aquitaine et la ComUE Léonard de Vinci, à l’initiative de l’enquête, pourraient faire remonter des demandes aux pouvoirs publics à la lumière des résultats.

Plus de 120.000 jeunes étudient dans les universités et grandes écoles de la Nouvelle-Aquitaine. Pour mieux connaître leurs conditions de vie, une grande enquête a été lancée en ligne entre le 5 février et le 15 avril 2018 par la communauté d’universités et d’établissements (ComUE) d’Aquitaine et de la ComUE Léonard de Vinci. Première du genre sur l’ensemble de la nouvelle région, elle compile les réponses des 16.264 participants en matière de logement, transports, ressources, santé, activités culturelles, etc. Voici les points marquants à retenir.

  • Des difficultés pour se loger, surtout en Gironde

Sans surprise, le logement est une affaire compliquée pour les étudiants de Nouvelle-Aquitaine. Selon l’enquête, deux sur cinq ont rencontré des difficultés pour se loger en 2018 et c’est un problème accentué pour les étudiants des universités bordelaises. « Plus de la moitié (56 %) des étudiants résidant en Gironde a déclaré avoir rencontré des difficultés pour trouver un logement », souligne l’enquête. A Bordeaux, une pénurie d’offres de logements accessibles aux étudiants se fait particulièrement sentir depuis les deux dernières rentrées universitaires.

  • Un tiers des étudiants néoaquitains utilisent les transports en commun

35 % des étudiants interrogés utilisent les transports en commun pour faire leurs déplacements domicile/lieu d’étude, un autre tiers un mode doux (34 %) et enfin un peu moins du tiers un véhicule motorisé personnel (31 %). Ceux qui ont recours aux transports en commun doivent cumuler les modes de transport. « Ainsi, 44 % des étudiants circulant en train utilisent deux modes de transport et 47 % trois ou plus. De même, 39 % des utilisateurs de bus prennent deux modes de transport ou plus ; c’est le cas aussi pour 33 % des usagers du tramway », détaille l’enquête.

  • Un tiers des étudiants travaillent pendant leurs études

Au moment de l’enquête, un tiers des jeunes interrogés (hors doctorants) avait une activité rémunérée. Pour 16 % d’entre eux, c’est une activité régulière. La part d’étudiants ayant une activité salariée augmente au cours du cursus et elle y est de plus en plus liée. Si elle permet d’améliorer le niveau de vie et l’indépendance financière vis-à-vis de la famille, c’est aussi du stress pour 37 % des étudiants concernés et un quart estime qu’elle a un impact négatif sur leurs études. En moyenne, les ressources des étudiants néo-aquitains s’élèvent à 667 euros par mois et leurs dépenses à 560 euros. L’enquête estime qu’en moyenne, un étudiant aquitain reçoit 312 euros d’aides mensuelles de la part de sa famille.

  • Un tiers des étudiants a déjà renoncé à des soins

Selon les résultats de l’enquête, 32 % des étudiants interrogés ont déjà renoncé à consulter un professionnel de santé depuis la rentrée universitaire. Et pour un tiers d’entre eux, c’est l’aspect financier qui a été déterminant dans cette décision. Les étudiants qui se plaignent le plus de fatigue sont ceux des disciplines médicales : 79 % en instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) et 73 % d’étudiants de la filière santé. Ce sont eux aussi qui se disent les plus stressés.

  • Un tiers des étudiants engagé dans une activité associative

33 % des étudiants néoaquitains œuvrent dans une association. Ils choisissent de donner de leur temps en premier lieu aux structures sportives (29 %) puis étudiantes (25 %) et enfin humanitaires, sociales ou environnementales (25 %).

« Après l’enquête de 2015 (sur la seule Aquitaine) la ComUE avait fait remonter des demandes sur les transports en commun aux collectivités, le Crous a fait évoluer ses offres de restauration et de logement, des tiers lieux ont ouvert et une épicerie sociale et solidaire a été créée sur le campus bordelais », expliquait à 20 Minutes Vincent Hoffmann-Martinot, le président de la ComUE d’Aquitaine, au moment du lancement de l'étude sur la grande région. A la lumière des résultats de l’enquête, d’autres demandes de ce type pourraient donc émerger.