VIDEO. Incendie à Bordeaux: «Toutes les conditions étaient réunies pour que le feu se propage rapidement»
BILAN•« 20 Minutes » fait le point après le violent incendie qui s’est déclaré samedi en fin d’après-midi, dans un îlot d’immeubles près des quais à BordeauxMickaël Bosredon
L'essentiel
- Quatre immeubles se sont complètement effondrés et sont considérés comme ruinés à la suite de l'incendie qui a eu lieu samedi, rue Ferrère à Bordeaux.
- Soixante-dix structures en tout ont été touchées, comprenant des appartements et des locaux professionnels.
- L’enquête de police judiciaire a commencé ce lundi et semble se diriger vers la thèse de l’accident.
C’est l’heure de dresser un premier bilan après le terrible incendie qui a frappé un îlot d’immeubles entre la rue Ferrère, le quai Louis-XVIII, et les allées de Chartres, samedi en fin d’après-midi à Bordeaux. S'il n'y a pas de victimes, les dégâts matériels sont conséquents.
Quel est le bilan de cet incendie ?
Quatre immeubles se sont effondrés et sont définitivement considérés comme ruinés. « Ils vont faire l’objet d’un arrêté municipal de péril ce qui va permettre aux propriétaires de déclencher toutes les problématiques d’assurances, qui sont nombreuses dans ce type de difficultés », indique le maire-adjoint en charge de la vie urbaine Jean-Louis David.
Quelle est la situation sur place ce lundi ?
A 14h30 les pompiers considéraient que les foyers résiduels étaient tous éteints, et on se dirigeait vers une levée totale du dispositif. Contacté par 20 Minutes, le capitaine des sapeurs-pompiers Matthieu Jomain indique qu'à la suite de l’incendie, qui a été maîtrisé dans la nuit de samedi à dimanche, il a fallu procéder à « une phase de déblai et de noyage des fumerons résiduels, ce qui a nécessité un déploiement massif de moyens. » Plusieurs appartements, notamment aux 16 et 18 de la rue Ferrère, commencent à être de nouveau accessibles aux habitants.
Pourquoi le feu a-t-il été si difficile à maîtriser ?
« Cela a été très difficile, nous confirme le capitaine Matthieu Jomain. D’abord parce que le feu en lui-même était virulent, ensuite car il y avait d’énormes contraintes d’accès avec un enchevêtrement de bâtiments en première, deuxième et troisième lignes, ainsi que des cours intérieures qui rendaient l’accès compliqué, et enfin nous avons eu samedi un vent sur zone qui a favorisé la propagation du feu en toiture. Tout cela mis bout à bout, toutes les conditions étaient réunies pour que cet incendie se développe rapidement. »
Que sait-on sur l’origine de l’incendie ?
L’enquête de police judiciaire démarre à peine ce lundi et elle pourrait prendre plusieurs jours car l’ensemble du site n’est pas encore totalement sécurisé. Toutefois, Jean-Louis David confirme que l’on se dirige vers « une piste accidentelle » et tous les regards se tournent vers des travaux de rénovation qui avaient lieu sur « une parcelle intérieure de standing. »
Que va-t-il se passer pour les résidents ?
Certains ont tout perdu. « On m’a raconté l’histoire de ce jeune homme parti faire son jogging avec ses écouteurs, et quand il est revenu il n’avait plus d’appartement », pointe Jean-Louis David. Anne-Marie Cazalet, maire-adjoint du quartier Chartrons-Grand-Parc, a recensé « 70 structures qui ont été touchées », comprenant à la fois « des domiciles et des cellules professionnelles, dans lesquelles il pouvait y avoir jusqu’à dix personnes qui travaillaient », comme des cabinets d’avocats, de médecins, d’architectes.
Et ce n’est pas terminé puisque la mairie est encore « en train de découvrir des professionnels qui se manifestent au fur et à mesure. » La prise en charge « a commencé dès samedi soir et ne s’est pas arrêtée aux nuits d’hôtel fournies aux personnes les plus démunies, poursuit Anne-Marie Cazalet. Une cellule a été mise en place à la mairie de quartier de Grand-Parc et des habitants sont venus nous trouver pour mettre des chambres à disposition si besoin. Nous avons aussi mis en place deux lignes téléphoniques dont une à vocation économique pour trouver des espaces professionnels. » La ville réfléchit, par exemple, à mettre à disposition des bureaux au dernier étage de l’Athénée municipal.