Bordeaux: Les balcons d’une résidence menacent de s’effondrer, les locataires interdits d’y mettre les pieds
SECURITE•Les locataires de la résidence Cœur d’Aquitaine à Cenon, près de Bordeaux, ne peuvent accéder « sous aucun prétexte » à leurs balcons depuis le 15 mars, ceux-ci menacent de s’effondrerMickaël Bosredon
L'essentiel
- Cette résidence a été livrée en octobre dernier à Cenon, dans la banlieue de Bordeaux.
- Les locataires ont appris le 15 mars qu’il existait un risque sérieux concernant la solidité des balcons.
- Ils n’ont plus le droit d’y mettre les pieds, et des étais ont été installés dans l’immeuble en attendant de nouvelles expertises.
Les locataires de la résidence Cœur d’Aquitaine à Cenon interdits de se rendre sur leur balcon. Six mois après leur installation dans cet immeuble flambant neuf livré en octobre dernier, ils viennent d’apprendre qu’ils ne peuvent plus aller dessus, ceux-ci menacent de s'effondrer.
« Nous avons reçu un mail le 15 mars dernier, de Tagerim Gestion, nous indiquant que le promoteur – également le groupe Tagerim – avait mené la veille une réunion d’expertise judiciaire visant la solidité de certains balcons, et que l’expert du TGI de Bordeaux mandaté par le promoteur avait identifié un danger qui affecterait le balcon de certains logements avec un risque d’effondrement » raconte une des locataires, Chloé Dehame.
Le mail insistait sur la « dangerosité de la situation » et demandait « à n’accéder sous aucun prétexte au balcon ». « Je peux vous assurer que ce soir-là, c’était la panique chez nous ! », se souvient l’étudiante.
Seize balcons directement concernés
Suite à cela, des étais ont été installés dans les jours qui ont suivi, pour soutenir les structures. « Ces mesures ont été décidées à titre préventif, indique Tagerim Promotion dans un autre mail, daté du 10 avril, dans l’attente des résultats de sondages complémentaires. » Seize balcons sont directement concernés, tandis que dix autres balcons ont aussi été étayés « par mesure de précaution », ajoute le promoteur.
Ces fragilités avaient été révélées lors d’une procédure judiciaire, initiée par le promoteur « aux fins de vérification des ouvrages exécutés par les entreprises. » Cette procédure a « mis en lumière des éléments faisant douter de la conformité de certains ouvrages ».
Nouvelles investigations fin avril
De nouvelles investigations doivent être livrées fin avril, indique le promoteur. « Dans l’hypothèse où elles révéleraient des non-conformités, des solutions réparatrices ou de renforcement seront immédiatement réalisées aux frais de la SSCV Cœur d’Aquitaine [c’est-à-dire le promoteur]. »
Chloé Dehame et son compagnon Nicolas Teixeira déplorent pour leur part une « communication tardive du promoteur » dans cette affaire. « Du coup, nous avons créé un groupe Facebook des voisins, et tous les jours, nous en apprenons de nouvelles sur des problèmes dans la résidence, qui vont de la fuite d’eau dans un appartement à l’escalier de service qui a été mal conçu et n’est pas aux normes », déplore cette locataire.
Contactée par 20 Minutes, la mairie de Cenon, qui s’est saisie du dossier, a organisé une première réunion sur place ce vendredi avec l’adjoint à l’urbanisme. « Nous avons dépêché sur place un expert, qui a pu constater en compagnie de l’avocat de Tagerim que l’étaiement avait été correctement réalisé, et que la situation ne nécessitait donc pas de déclaration de mise en péril de l’immeuble. Par ailleurs, notre expert ajoute qu’un périmètre de sécurité autour de l’immeuble n’est pas nécessaire. Dorénavant, la mission d’expertise va suivre son cours, et nous sommes là pour accompagner les locataires. »
Contacté par 20 Minutes, le promoteur Tagerim n’a, de son côté, pas répondu à nos sollicitations.