ECONOMIELes sirops girondins Meneau voient la vie en rose grenadine

Gironde: De l’anisette aux smoothies bio, la maison Meneau fête ses 140 ans cette année

ECONOMIELes frères Lassalle Saint-Jean ont repris l’entreprise familiale de boissons en 1984 et ont choisi, tôt, de se tourner vers le bio. Aujourd’hui, leur entreprise affiche une croissance de 15 % minimum par an
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • L’entreprise Meneau fête ses 140 ans cette année. L’occasion de revenir sur son histoire qui commence par l’anisette et se poursuit aujourd’hui avec sirops et smoothies bio.
  • Les frères Lassalle Saint-Jean ont fait le choix de s’orienter vers le bio en 1998 et la stratégie s'avère payante.

Le sol colle légèrement sous les chaussures et une odeur sucrée chatouille les narines lorsqu’on pénètre dans l’usine de sirops Meneau, implantée à Saint-Loubès en Gironde depuis 1948. Les maîtres des lieux, ce sont les frères Philippe et Vincent Lassalle Saint-Jean, qui ont repris les rênes en 1984 après le décès de leur père dans un accident de la route.

Philippe et Vincent Lassalle Saint-Jean veulent préserver les goûts et défendre des sirops et boissons bio de qualité.
Philippe et Vincent Lassalle Saint-Jean veulent préserver les goûts et défendre des sirops et boissons bio de qualité.  - E.Provenzano / 20 Minutes

La maison Meneau fabrique des boissons depuis 140 ans cette année. « Au début c’était une distillerie, il y en avait beaucoup à l’époque, explique Philippe Lassalle Saint-Jean, en faisant visiter une petite pièce appelée « le musée » où trônent de vieux alambics. Elle faisait des eaux-de-vie et notamment des liqueurs. En 1893 elle a même obtenu une médaille à Bruxelles pour son anisette. »

Un petite pièce musée raconte l'histoire de la maison Meneau sur le site girondin.
Un petite pièce musée raconte l'histoire de la maison Meneau sur le site girondin.  - E.Provenzano / 20 Minutes

Aujourd’hui plus d’anisette mais 250 recettes de sirops et smoothies vendus dans les magasins biologiques mais aussi de plus en plus aux cafés et restaurants.

20.000 à 40.000 bouteilles par jour

Après avoir laissé de chaque côté du couloir l’échantillothèque, qui permet de garder une trace des lots vendus, et le laboratoire, où de nouvelles recettes sont élaborées, on arrive sur la petite chaîne de production. « On a fait le choix des bouteilles en verre », commente Philippe Lassalle Saint-Jean, pour expliquer le vacarme produit par les récipients qui s’entrechoquent sur la chaîne d’embouteillage.

La grenadine est en top des ventes de la maison Meneau.
La grenadine est en top des ventes de la maison Meneau.  - E.Provenzano / 20 Minutes

Peu après notre arrivée, un employé explique au cogérant que ce sont les mauvais types de bouteilles qui sont sur la chaîne. Pas de panique, la machine est mise à l’arrêt et les salariés s’emploient à changer de modèle, à la main. Philippe Lassalle, amusé, estime que ce serait inacceptable chez ses concurrents. Mais il rappelle que les échelles ne sont pas les mêmes. « Le leader du marché fait en quatre jours ce qu’on fait en un an ». Entre 20.000 et 40.000 bouteilles par jour sortent de la petite usine, qui emploie une vingtaine de personnes.

La grenadine, toujours en tête des ventes

« On a toujours l’humain qui touche les produits, se félicite le cogérant. Par exemple pour le thé glacé, on fait nous-même les infusions en rentrant des feuilles de thé. L’automatisation vient pour enlever de la pénibilité. » Depuis 1998, les deux frères ont fait le choix de passer au bio et aujourd’hui ce choix semble payant puisque leur croissance annuelle est au minimum de 15 %. « On travaille avec des producteurs de pommes en Lot-et-Garonne et on contractualise sur trois ans avec un prix garanti, ce qui permet à chacun d’y trouver son compte », explique Philippe Lassalle Saint-Jean.

Philippe Lassalle Saint-Jean dirige l'entreprise avec son frère depuis 1984.
Philippe Lassalle Saint-Jean dirige l'entreprise avec son frère depuis 1984.  - E.Provenzano / 20 Minutes

Si les deux frères ont concocté de nouvelles recettes au fil des années à base d’hibiscus, de gingembre, d’agave, à chaque fois sur des filières de marché équitable, les sirops de menthe, de fraise, de pêche et surtout de grenadine restent dans le top des meilleures ventes. « On n’a jamais voulu toucher à la recette de grenadine de notre père », confie Philippe Lassalle Saint-Jean.

Egalement président d’Interbio, l'association interprofessionnelle de la bio régionale, il veut lancer une filière de sucre de betterave bio et locale qui pourrait être expérimentée au sein de l’usine dès décembre.