Bordeaux: En quittant le PS, Vincent Feltesse «reprend sa liberté»
POLITIQUE•L’ancien conseiller de François Hollande et ex-rival d’Alain Juppé aux municipales à Bordeaux s’explique sur son départ du parti socialiste, mouvement auquel il appartenait depuis plus de vingt ans…
Elsa Provenzano
L'essentiel
- Vincent Feltesse explique qu’il quitte le parti socialiste puisque à son sens il n’a pas réussi à produit « une nouvelle pensée socialiste ».
- Il n’annonce pas sa candidature aux municipales mais travaille avec son association à produire des propositions pour une ville « qui n’est plus idéale » à cause des problèmes d’embouteillages et de l'explosion des prix de l’immobilier.
Il est apparu plutôt détendu et souriant. Ce jeudi, Vincent Feltesse, ancien conseiller de François Hollande et ex-rival d’Alain Juppé aux municipales à Bordeaux, s’est expliqué face à la presse sur son choix de quitter le parti socialiste. « On est à un moment particulier où j’ai envie de reprendre ma liberté », a-t-il affirmé, rappelant qu’il reste « un homme de gauche adhérent à la CFDT ».
Il fait part de « doutes » qui étaient là depuis le renoncement de François Hollande à se représenter. A suivi une période de réflexion et finalement comme il n’a pas senti « d’évidence à voter pour le parti socialiste aux Européennes », il a préféré rendre sa carte du parti auquel il appartenait depuis vingt ans. Il reproche à celui ci de ne pas avoir produit de « nouvelle pensée socialiste » depuis avril 2017.
Un rapprochement avec Juppé ?
Il se donne encore six mois avant de se prononcer sur une éventuelle candidature aux municipales à Bordeaux. Mais s’il se présente, on s’interroge sur de possibles alliances. S’il avait dû rejoindre la République en Marche, il assure que ce serait déjà chose faite. Et quand on l’interroge sur un possible rapprochement avec Alain Juppé, avec lequel il a déjà travaillé en tant que président de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et alors même que celui-ci a également quitter son parti (LR), il ne l’écarte pas absolument : « Je ne suis pas là-dedans, je fais des propositions car je pense que Bordeaux et la Métropole sont en train de rater des virages. »
Pour lui, les problématiques de mobilité et d’augmentation des prix de l’immobilier doivent remettre en cause le modèle de développement actuel de la Métropole, un modèle qu’il reconnaît avoir défendu quand il était à la tête de la CUB mais qui ne fait plus sens aujourd’hui. « Si Alain Juppé fait le même genre d’exercice on verra, nuance-t-il. Mais pour l’instant, je vois plutôt une accélération de cette politique puisqu' entre 2025-2030 de grandes opérations vont encore sortir de terre (Brazza, Bastide-Niel et Euratlantique). » L’actuel maire de Bordeaux a, lui, annoncé qu’il se prononcerait sur une éventuelle candidature à sa propre succession après l’échéance des élections européennes, qui auront lieu en mai 2019.
« Bordeaux n’est plus la ville idéale »
Avec son association Bordeaux Métropole des Quartiers, qui rassemble environ 300 personnes, il veut élaborer des propositions concrètes, partant du constat que « Bordeaux n’est plus la ville idéale qui était saluée dans les classements mois après mois ». Il rappelle qu’il avait proposé la création d’un établissement public foncier pour éviter un emballement des prix de l’immobilier mais qu’il n’avait pas, alors, obtenu de majorité politique sur ce sujet. S’il pense qu’il faut repenser le modèle de développement il « ne regrette pas d’avoir été un des acteurs de la métropolisation » qui a permis à Bordeaux de « changer de division ».
Avec cette association, l’ancien président de la CUB prépare pour le mois de mars, un an donc avant les élections municipales, un bilan à l’échelle de la ville et de la Métropole. Revenant à plusieurs reprises sur la crise des « gilets jaunes », il annonce qu’il se prépare à « prendre son bâton de pèlerin pour prendre du temps et aller discuter sur des territoires en dehors de la Métropole ».