Bordeaux: Dix ans après sa fermeture, le muséum est enfin prêt à rouvrir ses portes
SCIENCES•Dix ans après sa fermeture pour travaux, le muséum d'histoire naturelle de Bordeaux devrait enfin rouvrir ses portes le 30 mars prochain. « 20 Minutes » a pu découvrir les installations de l’établissement à quelques semaines de l’inauguration…Mickaël Bosredon
L'essentiel
- La réouverture du muséum sera l'un des grands événements bordelais de 2019.
- L'établissement avait fermé ses portes en 2009 pour une grande opération de rénovation-extension.
- 20 Minutes a pu visiter les collections qui seront présentées au public à partir de fin mars.
Partagée entre la lassitude d’une trop longue attente, et l’excitation d’une inauguration qui se profile enfin, la conservatrice du muséum de Bordeaux a ouvert les portes de l’établissement à 20 Minutes, pour une visite exceptionnelle des collections du musée, dont l’installation s’achève. Le muséum avait fermé ses portes pour travaux en… 2009. Il aura donc fallu attendre dix ans pour qu’il les rouvre, au terme d’innombrables rebondissements.
Le dernier en date a presque été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour le personnel du muséum : les violents orages de grêle du mois de mai 2018 ont en effet inondé une grande partie du bâtiment, alors que les collections étaient en train d’être réinstallées pour une réouverture programmée en novembre dernier. Résultat : six mois de retard. Six mois de plus.
Mais cette fois, « sauf nouvelle catastrophe », prévient Nathalie Mémoire, tout est en ordre pour une inauguration le week-end du 30 mars. Visite guidée, point par point.
Quelles ont été les conséquences de l’orage de grêle du mois de mai dernier sur le bâtiment ?
« L’orage de grêle a provoqué une inondation, arrivée par l’eau entrée sous la toiture, et qui a touché successivement le deuxième étage, le premier étage et le rez-de-chaussée, explique Nathalie Mémoire. Les travaux de réfection des chéneaux, et d’agrandissement des trop-pleins, ont été réalisés au mois de septembre. Les orages tels qu’on les connaît maintenant sont très brutaux, et les dispositifs n’étaient pas dimensionnés pour ce genre d’événements. Maintenant nous espérons être tirés d’affaire de ce côté-là. »
Les dégâts ont été considérables. « Le salon historique du 18ème a subi une dégradation très importante puisque la moitié du plafond est tombée. Les travaux de plâtrerie sont maintenant terminés. Le musée des tout-petits au rez-de-chaussée, a eu aussi le plafond dégradé, et là les travaux sont complètement achevés. Au premier étage il y a eu la dégradation d’une salle d’exposition, qui était terminée. L’eau est entrée dans les vitrines, et quelque 70 spécimens qui avaient été réinstallés, ont été touchés. Heureusement, le restaurateur était présent et a pu intervenir rapidement pour les sécher. Mais au bout d’une semaine, nous nous sommes rendu compte que dans cette salle, le plancher en bois, qui était neuf, était en train de "tuiler". Il a donc fallu tout déménager, démonter les vitrines, arracher le plancher pour en reposer un, et réinstaller les vitrines et les collections. C’est maintenant presque terminé. »
Une nouvelle salle
Le muséum inaugurera dans son bâtiment restauré, une nouvelle salle : le musée des tout-petits. « Il s’adressera aux enfants de moins de 6 ans. La thématique c’est tous les bébés, nous l’avions testée en exposition avant la fermeture du musée en 2006/2007 : l’idée c’est que les enfants se comparent aux bébés animaux. Il y aura des thématiques : la croissance, comment on protège les petits, etc. Les expositions devraient se renouveler sur un rythme de 3-4 ans. »
De nouveaux spécimens
« On estime qu’on va avoir 3.500 spécimens qui seront exposés (sur un million en collection), avec 20 % de nouvelles collections, avance Nathalie Mémoire. Il y aura les grands et les petits mammifères, des squelettes montés, des mollusques, des fossiles… La diversité des milieux sera montrée, avec des thématiques régionales qui se renouvelleront. La première sera consacrée au littoral aquitain, avec ses îlots, le bassin d’Arcachon, l’océan. »
La grande verrière du 19ème, le clou du spectacle
Au deuxième étage, la grande galerie du 19ème a été entièrement rénovée. « La verrière a été fermée, ce qui a permis d’isoler les combles, et de suspendre le squelette de la baleine bleue, d’une vingtaine de mètres, qui a été entièrement remonté en connexion anatomique, ce qui n’était pas le cas auparavant puisqu’elle était présentée en pièces détachées. Les vitrines murales ont été entièrement démontées, restaurées en atelier, remontées. On va pouvoir y découvrir les espèces tout autour du monde, ce qui est une nouveauté dans la présentation. Les plus anciens spécimens remontent au milieu du 18ème. Les plus grands dangers pour ces collections, ce sont les insectes, comme les mites. »
De nouvelles animations
« Il y aura un peu partout des bornes multimédias où l’on retrouvera toutes les espèces, des explications sur l’environnement, et des jeux. Il y aura aussi cinq bornes audio qui raconteront différentes choses au public. Par ailleurs, nous présenterons une animation multimédia dans la grande galerie, avec deux écrans qui descendront trois ou quatre fois dans la journée. Elle durera une quinzaine de minutes et donnera les clés de lecture de la salle. »